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Emmanuel Macron-Marine Le Pen : une semaine pour convaincre

Emmanuel Macron et Marine Le Pen entrent dans la dernière ligne droite avant le second tour. Il ne leur reste plus que quelques jours pour convaincre les plus indécis et gommer les points faibles de leur candidature.

Cette semaine décisive s'articule autour d'un rendez-vous crucial, le débat de l'entre-deux-tours, diffusé en direct mercredi soir. En prévision de ce moment, les deux candidats ont allégé leur agenda. Après un meeting à Marseille ce samedi, Emmanuel Macron n'a pas prévu de déplacements en début de semaine et se contentera d'interventions dans les médias. De son côté, Marine Le Pen a profité du dimanche de Pâques pour se reposer avant le sprint final, qu'elle entame aujourd'hui avec un déplacement à Caen. 

Les deux candidats ont tous les deux connu une première semaine d'entre-deux-tours compliquée. D'un côté, Emmanuel Macron a paru courir derrière sa rivale en tentant de reprendre à son compte certains sujets comme celui de la réforme des institutions, jusqu'ici monopolisé par Marine Le Pen. Le président a également dû faire face à la colère d'électeurs hostiles, notamment en Alsace et au Havre.

De l'autre, Marine Le Pen a vu ressurgir dans le débat son encombrante proximité avec Vladimir Poutine, alors que la guerre continue de faire rage en Ukraine. Mercredi, une militante a fait irruption dans une conférence de presse de la candidate en brandissant un cœur la représentant au côté du président russe. La veille, Marine Le Pen avait provoqué la polémique en assumant de «choisir» les journalistes pouvant suivre ses déplacements.

sÉDUIRE LES ÉLECTEURS DE JEAN-LUC MÉLENCHON

L'enjeu pour les deux finalistes est désormais de convaincre les indécis et les abstentionnistes qui étaient au premier tour plus de 26%. Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'acharnent aussi à mobiliser l'électorat de gauche qui pourrait jouer le rôle d'arbitre le 24 avril prochain.

Dès le lendemain du premier tour, les deux candidats n'ont eu de cesse d'envoyer des signes appuyés à l'électorat de Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième avec près de 22% des voix. Samedi encore, Emmanuel Macron, critiqué sur son bilan climatique, promettait que son second mandat «serait écologique ou ne serait pas», quand Marine Le Pen se posait en «mère de famille» protectrice des «plus vulnérables».

Lors de la consultation à titre indicatif réalisée par Jean-Luc Mélenchon auprès de ses soutiens, 37% ont déclaré vouloir voter blanc, 33% voter pour Emmanuel Macron et 29% s'abstenir.

Un débat décisif ?

Dans un contexte plus tendu que jamais, le débat de mercredi pourrait bien jouer un rôle décisif. En 2017, l'exercice s'était avéré désastreux pour Marine Le Pen, apparue fébrile, agressive et mal préparée face à un Emmanuel Macron calme et maîtrisant ses dossiers.

Cinq ans plus tard, la candidate du RN a travaillé son programme en excluant les mesures perçues comme irréalisables (comme la sortie de l'euro) et mené une campagne de proximité auprès des Français. Recentrée par les exubérances identitaires d'Eric Zemmour, Marine Le Pen a pu lisser son image dans l'objectif d'acquérir la stature de candidat «présidentiable» qui lui faisait tant défaut.

Face à elle, Emmanuel Macron ne bénéficie plus comme il y a cinq ans du bénéfice de la nouveauté et devra défendre son bilan que son adversaire ne manquera pas d'étriller. Le chef de l'Etat devrait tenter de mettre en échec son adversaire en soulignant les aspects les plus radicaux du programme de son adversaire, notamment sur les sujets de l'immigration, des institutions ou de la politique étrangère. 

A une semaine du scrutin, rien n'est joué, même si les derniers sondages donnent le président sortant gagnant entre 53 et 55,5% face à sa rivale d'extrême droite. Un duel bien plus serré qu'en 2017 où Emmanuel Macron avait été élu à 66% des voix.

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