Emmanuel Macron a «le souhait d'une nomination féminine à Matignon», a déclaré Clément Beaune, le secrétaire d'État aux Affaires européennes. Plusieurs noms circulent déjà.
Le président de la République a donné mercredi à Cergy quelques indices sur l'identité du futur Premier ministre, indiquant qu'il sera «attaché à la question sociale, environnementale et productive». Plusieurs femmes politiques pourraient correspondre à ce profil.
Le nom d'Elisabeth Borne, actuelle ministre du Travail, circule depuis plusieurs semaines. Venue de la gauche, elle a notamment fréquenté les cabinets de Lionel Jospin et de Ségolène Royal. Successivement Ministre des Transports, de la Transition écologique puis du Travail, elle a acquis la confiance du président de la République en menant la réforme de la SNCF et celle de l'assurance-chômage.
La candidature d'Elisabeth Borne comporte toutefois des lacunes. La ministre n'a jamais exercé de mandat d'élue et n'incarne pas vraiment le renouvellement souhaité par le chef de l'Etat. Interrogée sur RTL au sujet d'une possible nomination à Matignon, l'intéressée a déclaré que ce n'était «pas le sujet».
Lagarde balaye la question
Christine Lagarde serait également dans les petits papiers d'Emmanuel Macron. Selon Les Echos, le nom de l'actuelle directrice de la BCE aurait été soufflé à l'oreille du président par Nicolas Sarkozy. Ancrée à droite, elle a déjà été ministre sous Jacques Chirac (au Commerce extérieur) puis sous Nicolas Sarkozy (à l'Economie).
Experte des questions économiques et financières, Christine Lagarde est une figure politique respectée qui pourrait contenter une opinion politique française qui penche vers la droite. Mais la nomination d'un troisième Premier ministre de droite (après Edouard Philippe et Jean Castex) pourrait froisser l'électorat de gauche qui a grandement participé à la victoire d'Emmanuel Macron le 24 avril.
«Je suis à Francfort (siège de la BCE) jusqu'en 2027. Je n'ai pas pour habitude d'abandonner en cours de route», a tranché Christine Lagarde sur France Inter.
Un retour de «NKM» ?
Selon plusieurs médias dont RTL, Nathalie Kosciusko-Morizet pourrait faire son retour au gouvernement. Ministre de l'Ecologie sous Nicolas Sarkozy, elle pourrait correspondre à la volonté d'Emmanuel Macron de confier la «planification écologique» au futur Premier ministre.
Ancienne cadre de l'UMP, sa nomination aurait l'avantage de fracturer un peu plus les Républicains. Vivant actuellement à New York, «NKM» travaille pour le fonds d'investissement Antin. «Je ne commente pas la politique en France, je suis impliquée dans mon travail ici», a-t-elle déclaré au micro de RTL.
Autre personnalité citée par plusieurs médias, dont le JDD, celui de Nicole Notat. Numéro 1 de la CFDT de 1992 à 2002, elle pourrait correspondre au profil social que recherche Emmanuel Macron. Soutien du président en 2017 puis en 2022, elle s'est fait connaître en coordonnant le Ségur de la santé, grande consultation menée pendant la pandémie sous l'égide du ministre Olivier Véran.
En 2017, Emmanuel Macron avait déjà exprimé le souhait d'une nomination féminine à Matignon, avant de porter son choix sur Edouard Philippe.