Ce dimanche 1er mai, la famille de Sacha, jeune homme de 18 ans qui s'est donné la mort en prison le 27 avril 2021, organise une marche blanche à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), pour le premier anniversaire de sa disparition.
L'hommage se déroulera entre trois lieux symboliques : la préfecture, le palais de justice et la prison, où les participants procèderont à un lâcher de ballons.
Jugé en comparution immédiate en janvier 2021, le jeune homme avait été condamné à six mois de prison ferme pour «des faits de vol» commis seul et sans violences.
Confronté pour la première fois à la prison pour adultes après un bref séjour dans un établissement pour mineurs, le jeune détenu devait être libéré fin juillet.
«Je suis à bout»
Avant de passer à l'acte avec un liseré de couverture et un lacet, quelques jours après une première tentative de suicide, le jeune homme avait adressé une lettre au responsable de la maison d'arrêt le «suppliant» de fractionner la peine de 21 jours de «quartier disciplinaire» qui lui avait été infligée pour des incidents avec ses co-détenus.
Dans un courrier, le jeune homme avait indiqué être «à bout, au bord du gouffre» et «au bord du suicide». Il avait également demandé sans succès à rencontrer un psychologue.
Devant l'absence de réponses à l'encontre de leur fils, les parents de Sacha avaient considéré qu'il s'agissait d'une situation de «non assistance à personne en danger».
En novembre dernier, le parquet de Saint-Brieuc a confirmé le classement sans suite de la première plainte «pour infraction insuffisamment caractérisée». «A l'issue de l'enquête, aucun manquement au niveau pénal n'a été imputé à l'établissement pénitentiaire», avait précisé le parquet.
Sacha «se cherchait»
Après une enfance chahutée, Sacha «se cherchait» a raconté sa mère. Cinquième d'une fratrie recomposée de six enfants, il avait du mal à trouver sa place à l'école, puis dans la société. A tel point que ses parents avaient sollicité le juge pour enfants «vers ses 12-13 ans» pour les accompagner dans son éducation.
Alternant les allers-retours entre la maison familiale et des structures spécialisées jusqu'à sa majorité, début novembre 2020, il s'était lancé dans une formation de cuisinier et nourrissait un rêve, ouvrir son propre restaurant.