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Paris : taxer les multinationales, plutôt que les Parisiens, pour renflouer les caisses de la Ville ?

Dans une note remise à la maire, le chef de file des élus communistes propose de taxer les multinationales sur les bénéfices de leurs boutiques parisiennes. Dans une note remise à la maire, le chef de file des élus communistes propose de taxer les multinationales sur les bénéfices de leurs boutiques parisiennes. [© BERTRAND LANGLOIS / AFP]

Les caisses de la Ville se vident, alors que ses dépenses de fonctionnement ne cessent d'augmenter. Chargé par Anne Hidalgo de rédiger un rapport sur les finances de Paris, le président du groupe communiste, Nicolas Bonnet-Ouladj, en dévoile les grands axes et évoque plusieurs solutions pour renflouer les caisses de la capitale.

Remis à la maire de Paris, Anne Hidalgo, le rapport sur les finances de la Ville de Nicolas Bonnet-Ouladj, président du groupe communiste, est désormais aux mains de l'exécutif, qui devrait officiellement communiquer à ce sujet à la rentrée prochaine. En attendant, l'adjoint à la mairie de Paris chargé des finances, Paul Simondon, s'en inspire et travaille sur les différentes hypothèses qui pourraient être envisagées pour renflouer les caisses de la capitale.

Mais avant de discuter des grandes orientations budgétaires en octobre prochain, la municipalité parisienne doit voter son budget supplémentaire pour l'année 2022, au cours du prochain Conseil de Paris, qui doit s'ouvrir mardi 5 juillet. Un défi quand on sait que les dépenses s'envolent, et vont encore augmenter avec la hausse du prix des matières premières et l'annonce du gouvernement de la hausse du point d'indice des agents de la fonction publique.

nouvelles taxes ou retour aux anciennes ?

Pour faire face à ces dépenses supplémentaires annoncées, Nicolas Bonnet-Ouladj, a planché sur les différents moyens d'augmenter les recettes de la Ville, et ce, alors que l'économie est en pleine évolution. Avec en ligne de mire, l'ambition de taxer les multinationales, notamment étrangères, plutôt que de s'appuyer directement sur les impôts des Parisiens.

Dans une note de 7 pages, l'élu énumère donc les solutions : le doublement de la taxe sur les résidences secondaires et autres locaux vacants, le doublement de la taxe de séjour pour les palaces et 5 étoiles parisiens, le retour à la taxe d'habitation telle qu'elle existait avant. Sur ce dernier point, il propose «de moduler» cette taxe d'habitation «en fonction des revenus», histoire de «mettre une part de justice sociale dans la fiscalité».

Le chef des communistes parisiens évoque également le cas des DMTO [droits de mutation à titre onéreux, ndlr] qui s'appliquent lors de la vente d'un bien immobilier, quel qu'il soit. S'il faut la conserver selon lui, son groupe souhaiterait créer une taxe additionnelle de 3 % qui ne concernerait que les biens immobiliers de luxe. Un vœu en ce sens sera notamment discuté au prochain Conseil de Paris.

Mais son cheval de bataille concerne les multinationales et les grands groupes du numérique, dont certains comme Amazon, Apple, Google, Uber, Starbucks et même Zara «échappent complètement à l'impôt», selon Nicolas Bonnet-Ouladj. Lui estime donc qu'il faudrait «créer une fiscalité qui permette d'aller chercher les capitaux de ces entreprises qui profitent de notre territoire».

La question de la livraison et du free-floating

Autre sujet selon l'élu communiste : celui de la livraison à Paris. «Il y a beaucoup de livraisons, qui utilisent les trottoirs, la rue et l'espace public de manière générale», souligne-t-il, prenant l'exemple des livreurs Uber Eats «qui sont garés, et se trouvent en permanence sur l'espace public». «Comment l'utilisation de l'espace public parisien pourrait être source de recettes pour nous ?», s'interroge encore l'élu, qui évoque la possibilité de les taxer en fonction du nombre de colis distribués ou du nombre de livreurs.

«Face à l'évolution de l'économie», Nicolas Bonnet-Ouladj assure donc qu'il faudra «adapter la fiscalité pour continuer à fournir du service public de qualité». S'il ne sait pas encore quelles seront ses «marges de manœuvre» à ce sujet, l'élu réaffirme que la Ville «a tout intérêt à porter une réforme de la fiscalité», pour ne pas risquer une réduction du service public.

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