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Un collectif se bat contre le projet de transformation de l'incinérateur d'Ivry-Paris XIII

L'incinérateur d'Ivry-Paris XIII devrait être entièrement transformé d'ici à 2024. L'incinérateur d'Ivry-Paris XIII devrait être entièrement transformé d'ici à 2024.[© Syctom]

Ils sont prêts à se battre devant les tribunaux. Le Collectif 3R, soutenu par l'association Zero Waste France, a décidé de faire appel de la décision prise par le tribunal contre son recours qui n'avait d'autre cible que l'incinérateur d'Ivry-Paris XIII.

Une association environnementale a décidé de poursuivre sa bataille judiciaire contre le plus grand incinérateur d'Europe, celui d'Ivry-sur-Seine-Paris XIII, en faisant appel du rejet récent par le tribunal administratif de Melun de son recours contre cette immense usine, qui traite les ordures ménagères résiduelles de 14 communes franciliennes.

Le Collectif avait en effet déposé un recours contre le projet de transformation de l'incinérateur, qui vient d'être rejeté. La nouvelle installation prévoit pourtant «un mieux-disant environnemental par rapport à l’usine actuelle», et ce, «à tous les niveaux» souligne la Syctom : «odeurs maîtrisées, bruit atténué, rejets atmosphériques réduits, neutralisation renforcée des polluants, circulation diminuée...»

En 2023, la nouvelle unité de valorisation énergétique sera mise en service et traitera par incinération «une quantité annuelle de 350.000 tonnes d’ordures ménagères résiduelles, soit 50 % de moins que l’installation actuelle», précise le syndicat mixte qui gère le traitement et la valorisation des déchets ménagers de 82 communes franciliennes, et qui annonce que «l'usine existante sera déconstruite».

Mais le Collectif 3R et l'association Zero Waste France contestent les propos de Syctom, soulignant que ce ne sont pas une mais deux usines qui pollueront à terme, puisque le tribunal n'a pas pris en compte, selon eux, une seconde usine dite «de valorisation organique» qui devrait également voir le jour.

Un projet «sérieux» qui verra le jour pour 2024

Dans son jugement, le tribunal a de son côté estimé que les requérants n'étaient «pas fondés à soutenir que l'étude d'impact aurait été incomplète», faisant notamment valoir que des «autorités administratives» comme l'Agence régionale de santé (ARS) avaient «souligné la bonne qualité» de l'étude d'impact.

Un jugement salué par Pierre Hirtzberger, directeur des services techniques du Syctom. «On était confiants sur le fait que le dossier était sérieux. La réalité du tonnage des déchets à traiter montre que l'installation n'est pas surdimensionnée», a-t-il ainsi fait savoir.

Le tribunal a aussi écarté une étude de ToxicoWatch, commandée par le collectif 3R. Cette étude avait révélé, en février dernier, de très importantes concentrations de dioxine dans les villes d'Ivry-sur-Seine, Alfortville, Charenton-Le-Pont mais Paris, toutes limitrophes de l'actuel incinérateur.

Mais le tribunal a jugé ces dioxines n'étaient pas scientifiquement liées à l'incinérateur, la zone étant déjà «un point noir environnemental». Certes mais «la question est de savoir s'il est judicieux de rajouter de la pollution à la pollution», s'insurge le Collectif 3R.

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