En direct
A suivre

La prime de rentrée exceptionnelle réservée à ceux qui ont un emploi ?

Le Sénat, à majorité de droite, a voté pour que cette aide d'urgence soit remplacée par une majoration de 150 euros de la prime d'activité. [BERTRAND GUAY / AFP]

Dans la nuit de mardi à mercredi, le Sénat a voté un amendement visant à remplacer la prime de rentrée exceptionnelle réservée aux minima sociaux par une majoration de la prime d’activité. Une décision fustigée par la gauche et les acteurs associatifs.

Une décision qui fait réagir. Un amendement a été voté par le Sénat dans la nuit de mardi à mercredi visant à remplacer la prime de rentrée exceptionnelle, réservée aux minima sociaux, par une majoration de la prime d'activité, destinée seulement aux travailleurs modestes.

La prime de rentrée exceptionnelle, d'un montant de 100 euros, devait s'adresser aux personnes en situation de précarité qui touchent les minima sociaux, comme le RSA, l'allocation aux adultes handicapés (AAH) ou l'allocation spécifique aux personnes âgées (Aspa), selon le projet initial du gouvernement.

Le Sénat, à majorité de droite, a voté pour que cette aide d'urgence soit remplacée par une majoration de 150 euros de la prime d'activité, qui s'adresse uniquement aux travailleurs aux ressources modestes. Les bénéficiaires de l'AAH y auront toutefois droit.

L'amendement du rapporteur général du budget Jean-François Husson (LR) proposant cette modification a été adopté par le Sénat, dans le cadre de l'examen en première lecture du projet de loi de finances rectificative pour 2022.

Pour le rapporteur, il s'agit «de faire en sorte que les Français qui occupent un travail, travailleurs pauvres ou modestes, trouvent au moment de la rentrée un soutien exceptionnel de 150 euros par foyer». «Il faut donner un signal» à ces travailleurs qui «souvent passent à côté» des aides, a-t-il ajouté.

Le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, a donné un avis défavorable à cet amendement qui «reviendrait à retirer le bénéfice de l'aide à 4 millions de foyers pauvres».

«Vous profitez de la nuit pour vous permettre de taper une fois de plus sur les plus pauvres», a accusé l'écologiste Thomas Dossus, le socialiste Rémi Féraud fustigeant un «amendement très idéologique».

Pascal Brice, le président de la Fédération des acteurs de la solidarité qui regroupe des centaines d'associations spécialisées dans la lutte contre l'exclusion, voit dans cette décision du Sénat «une manière d'opposer» les travailleurs modestes et ceux qui ne travaillent pas. 

«C'est dangereux», estime-t-il auprès de l'AFP. «Il faut à la fois traiter les difficultés de la classe moyenne et accompagner les personnes en situation de pauvreté».

L'amendement a été adopté par les groupes LR et centriste, à l'exception d'une poignée d'entre eux. «Pour moi c'est non», a déclaré la sénatrice Elisabeth Doineau (Union centriste), «hostile» à une mesure qui «exclut notamment des femmes seules avec des enfants».

Mais rien n'est définitif. Le texte doit en effet être revu en commission mixte paritaire, et peut donc une nouvelle fois être modifié.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités