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Procès : tout savoir sur le gourou «Zeus», qui exigeait des relations sexuelles «pour sauver l'humanité»

Le gourou Claude Alonso a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle. [MEHDI FEDOUACH / AFP]

Claude Alonso, un gourou de 81 ans, a été condamné ce vendredi à Bordeaux pour viols et abus de faiblesse. A la tête d'une secte ésotérique installée à Gujan-Mestras (Gironde), il exigeait de se faire appeler «Zeus» par des femmes devenues ses esclaves sexuelles.

C'est un véritable enfer qu'ont décrit les victimes de Claude Alonso, 81 ans, lors du procès aux assises de Gironde. Après une semaine de débats, l'homme a été condamné à dix-huit ans de prison. 

Membres d'une secte fondée par l'octogénaire dans les années 2000, ces femmes ont témoigné avoir subi des viols de la part de celui qui se faisait appeler «Zeus».

Dans sa propriété de Gujan-Mestras (Gironde), l'ancien agent immobilier avait recréé un univers inspiré de la mythologie grecque avec temple, trône, sceptre et «tables de loi».

prénoms de déesses grecques

C'est dans cet «Olympique» qu'il vivait entouré de ses adeptes, des femmes fragiles qu'il transformait en esclaves sexuelles. Isolées, en rupture avec leur famille ou la société, elles avaient cru trouver chez lui un endroit pour se reconstruire.

Rebaptisées avec des prénoms de déesses grecques (Koré, Artémis...), les victimes se voyaient imposer des «travaux», en fait des actes sexuels, toujours justifiés par des motifs pseudo-religieux. 

«On devait atteindre l’arcane AZF, soit l’orgasme parfait, pour sauver l’humanité», a détaillé Noura, victime du gourou entre 2006 et 2012, selon des propos rapportés par Le Parisien. «Toute désobéissance peut avoir des conséquences terribles : mort imminente du maître des lieux, maladies pour les membres de la communauté…»

Drogue, alcool...

Pour dissiper toute résistance, le gourou faisait consommer à ses victimes du Lexomil, un anxiolytique puissant. Claude Alonso leur faisait même ingérer une «boisson sacrée», composée d'alcool, de sperme «divin» et des menstrues des pensionnaires.

Parmi les victimes, la propre fille du tortionnaire, Vanessa Alonso. A la barre, celle-ci a expliqué avoir subi plusieurs longues années d'inceste. Conduite dans des soirées échangistes, elle avait pour rôle de recruter de nouvelles membres pour la secte.

Noura, tombée enceinte puis forcée à avorter, a fini par s'enfuir avec Vanessa et signaler les faits à la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) en 2013. Brisée par cette expérience, elle a fait de multiples tentatives de suicide.

Ouvert en septembre 2021, le procès avait été renvoyé en raison de l'hospitalisation de l’accusé pour une opération au genou. Face à ses victimes, Claude Alonso a rejeté en bloc les accusations, niant les relations sexuelles qu'il avait pourtant reconnues en garde à vue, tout comme l’utilisation de Lexomil, ou encore le fait d'avoir fait boire son urine à ses victimes.

Il a été condamné ce vendredi 23 septembre à dix-huit ans de réclusion criminelle. Une peine assortie d'une période de sûreté de neuf ans. 

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