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Crack à Paris : environ 500 personnes demandent «l'évacuation» du campement de la porte de la Villette

Le 24 septembre 2021, à la demande de la préfecture de police, les consommateurs de crack étaient déplacés depuis les Jardins d'Eole (18e) jusqu'à la porte de la Villette (19e).[Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP]

Un an jour pour jour depuis le déplacement, le 24 septembre 2021, des consommateurs de crack depuis les Jardins d'Eole (18e) vers le square de la porte de la Villette (19e), les solutions se font toujours attendre. Près de 500 personnes se sont mobilisées, ce samedi 24 septembre, dans les rues de Pantin et Aubervilliers (93), afin d’obtenir des engagements de l'Etat.

Une «situation provisoire» qui dure et qui s'enlise porte de la Villette, où les riverains témoignent d'un quotidien devenu infernal. Un an après l'arrivée de toxicomanes square Forceval, aux portes d'Aubervilliers et de Pantin (93), élus et riverains continuent de réclamer le démantèlement du campement et la prise en charge des près de 200 consommateurs de crack installés là.

Pour tenter de faire bouger les choses, quelque 500 manifestants ont défilé ce samedi dans les rues de ces deux communes de Seine-Saint-Denis pour exiger des pouvoirs publics l'évacuation et la prise en charge des consommateurs de crack, dénonçant un «laissez-faire» interminable.

Outre «l'évacuation immédiate du camp de la honte», élus locaux et habitants demandent la «prise en charge médico-sociale urgente des consommateurs de crack» ainsi que des «sanctions pénales pour les dealers». Se sentant abandonnés des pouvoirs publics, dénonçant un «mépris» dont ils se disent victimes, ils souhaitent également être invités aux discussions et intégrés aux prises de décision qui ont trait au nouveau plan crack, attendu avant la fin du mois.

Des réponses sanitaires et sociales insuffisantes

«Le 24 septembre 2022, cela fera 365 jours que les riverains de Pantin, Aubervilliers et du 19e arrondissement de Paris subissent de plein fouet les conséquences de la présence de la plus grande scène de trafic et de consommation de crack à ciel ouvert d'Europe. Les habitants et commerçants de nos quartiers, en particulier ceux des Quatre-chemins et de la Porte de la Villette, vivent la peur au ventre», avaient rappelé, en amont de la manifestation, le maire PS de Pantin Bertrand Kern, la maire UDI d'Aubervilliers Karine Franclet et le maire PS du 19e arrondissement François Dagnaud.

Les maires de ces trois villes, mobilisés depuis des mois, assurent que «les réponses sanitaires et sociales actuellement mises en œuvre, qui sont de la responsabilité de l'État, sont insuffisantes» dans la mesure où celles-ci, clairement «sous-dimensionnées» disent-ils, «n'engagent pas clairement un parcours médico-social des consommateurs de drogues vers l'objectif d'une sortie d'addiction».

Ces édiles dénoncent également l'insécurité qui règne dans les quartiers situés autour du square Forceval, et ce, «sans amélioration concrète» malgré les opérations de police «plus nombreuses depuis la nomination du nouveau préfet de police de Paris Laurent Nuñez». Le 24 août dernier, Gérald Darmanin avait en effet personnellement demandé au successeur de Didier Lallement de «livrer bataille contre ce fléau». 

Et il est vrai que le nombre d'interpellations a explosé. Ce mercredi encore, une «opération coordonnée de police ciblant spécifiquement les trafics de stupéfiants diligentée square Forceval a permis l'interpellation de 10 personnes dont 7 vendeurs de crack», a communiqué la PP le lendemain.

Depuis le 4 août, 3.992 personnes ont été contrôlées pour des faits liés au trafic ou à la consommation de crack, selon les chiffres communiqués par la préfecture de police, qui souligne que 174 personnes ont été interpellées pour «infraction à la législation sur les stupéfiants», «violences volontaires», «vente à la sauvette» ou «recel de vols».

En parallèle, la préfecture de police de Paris confirme que les effectifs policiers ont été renforcés, avec «plus de 200 policiers engagés quotidiennement» sur le terrain. «Nous avons renforcé de manière significative la présence policière sur les secteurs de la place Auguste Baron, de la Porte de la Villette, et autour des stations Corentin Cariou, Stalingrad, ainsi qu'à Aubervilliers et Pantin (93), dans le quartiers des Quatre Chemins», a ainsi fait savoir la PP.

Une violence devenue «invivable»

Mais pour les riverains, cela ne suffit pas. Et de s'en prendre directement au ministre de l'Intérieur, qui a laissé se créer «la plus grande scène ouverte de vente et de consommation de crack d'Europe», jugée par le collectif de riverains 93 Anti-crack de «trop violente pour les consommateurs eux-mêmes qui y vivent un calvaire, trop violente pour les associations qui ne peuvent plus y travailler» devenue «invivable pour les riverains qui subissent le spectacle de la mort à petit feu et de la violence débridée des vendeurs de crack».

Vendredi soir, Le Figaro se faisait du reste l'écho d'une agression particulièrement violente. Un homme de 92 ans a ainsi été roué de coups par un toxicomane près du square Forceval où vivent des consommateurs de crack. Les faits se sont produits le 9 septembre dernier, mais n'ont été révélés qu'au cours des dernières heures. La victime, hospitalisée, serait toujours «entre la vie et la mort», selon nos confrères.

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