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Crack à Paris : quelles sont les solutions préconisées par les élus parisiens ?

Depuis un an, plusieurs centaines de consommateurs de crack ont été installés square de la porte de la Villette (19e). Depuis un an, plusieurs centaines de consommateurs de crack ont été installés square de la porte de la Villette (19e).[© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Création de Haltes «soins addictions», ouverture de lits supplémentaires en psychiatrie ou encore mise en place d'un accompagnement médico-social... Voici quelques-unes des propositions des élus parisiens pour mettre fin à ce qui est unanimement considéré comme un fléau : la consommation de crack à ciel ouvert à Paris.

Si les élus parisiens – issus de différents bords politiques – ne sont pas tous d'accord sur les moyens d'y parvenir, tous portent l'ambition de mettre fin à la scène ouverte de consommation et de trafic de crack, installée depuis un an porte de la Villette (19e). Certains plaident pour l'ouverture de nouvelles salles de consommation, d'autres pour l'injonction thérapeutique.

Des dizaines de solutions...

La première de ces solutions est notamment préconisée par Anne Souyris, l'adjointe à la mairie de Paris chargée de la santé, qui s'est toujours montrée favorable à l'ouverture de plusieurs Haltes «soins addictions» (HSA) dans la capitale. A ses côtés, le groupe des élus écologistes de Paris préconisent eux aussi la création de dispositifs alliant «espaces de consommation supervisée, soin, accompagnement médico-psychosocial et réseau d’hébergement adapté».

Dans un courrier envoyé le 20 juillet dernier au ministre de la Santé François Braun, les élus écologistes de Paris réclamaient en effet à ce dernier «le déploiement urgent» des fameuses Haltes «soins addictions», et ce, «dans les arrondissements et autres territoires concernés ou en proximité». Proposition qui avait pourtant été annoncée par son prédécesseur Olivier Véran en septembre 2021, et restée lettre morte depuis.

De leur côté, les élus de la droite parisienne, du groupe Changer Paris, préfèrent plutôt la création d'«un centre de prise en charge globale – médicale, sociale et psychologique – des toxicomanes» installé loin des scènes de consommation "classiques", donc loin du nord-est parisien, dans «une zone non-dense de l'Ile-de-France» ainsi que l'ouverture de «lits supplémentaires en psychiatrie dans les hôpitaux parisiens».

Contrairement aux élus écologistes, eux se positionnent contre les salles de consommation, où il est possible – comme leur nom l'indique – de consommer de la drogue sur place. Ils sont par contre ouverts à la pérennisation des Centres d'accueil et d'accompangement à la réductions des risques (CAARUD) et des Centrees de soins, d'accompagnement et prévention en addictologie (CSAPA).

Des «solutions concrètes» selon eux, qui doivent s'accompagner d'une certaine fermeté judiciaire, avec «injonctions de soin pour les toxicomanes les plus dépendants» et d'une politique de «répression de la délinquance liée aux usages de drogues».

...laissées en suspens

Autant de propositions dont on ne connaît pas le taux de réussite, n'ayant jamais été mises en place en France, mais qui ne pourront de toute façon pas l'être sans un accord commun du gouvernement, de l'Agence régionale de santé (ARS), de la préfecture et des municipalités concernées.

Des propositions laissées en suspens donc, en attendant la présentation d'un nouveau plan crack, après l'échec du premier, et un statu quo devenu insupportable pour les riverains et les commerçants du square Forceval, porte de Villette (19e), qui doivent supporter depuis un an les aléas liés à la présence de consommateurs extrêmement précaires, en immense déhérence près de chez eux.

Ce samedi, un an jour pour jour depuis le déplacement, le 24 septembre 2021, des consommateurs de crack depuis les Jardins d'Eole (18e) vers le square de la porte de la Villette (19e), les solutions se font pourtant toujours attendre. Pour ce triste anniversaire, près de 500 personnes se sont mobilisées dans les rues de Pantin et Aubervilliers (93), afin d’obtenir des engagements de l'Etat.

Parmi eux, le collectif de riverains Villette Village a même décidé de déposer un recours collectif auprès du tribunal administratif de Paris. Ensemble, ils somment l’État et la Ville de leur verser 100 000 euros en réparation des préjudices subis depuis l'installation, il y a un an, de ce campement de consommateurs, dans lequel vivent désormais pas moins de 200 personnes dans des conditions déplorables.

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