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Energies renouvelables : un projet de loi pour accélérer leur déploiement présenté aujourd'hui en Conseil des ministres

Le premier parc éolien en mer de France a été inauguré jeudi dernier, au large de Saint-Nazaire. [STEPHANE MAHE / POOL / AFP]
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Quelques jours après l'inauguration du parc éolien de Saint-Nazaire, le projet de loi sur l'accélération des énergies renouvelables doit être présenté ce lundi 26 septembre, en Conseil des ministres.

Il faut «aller deux fois plus vite». C'est ce qu'a affirmé Emmanuel Macron à propos du déploiement des énergies renouvelables jeudi dernier, lors de l'inauguration du premier parc éolien en mer de France, au large de Saint-Nazaire. Différentes mesures ont été inscrites en ce sens dans un projet de loi sur l'accélération des énergies renouvelables, qui doit être présenté aujourd'hui en Conseil des ministres.

A Saint-Nazaire, le président de la République a souligné la nécessité de «produire plus d'électricité», «40% de plus d'ici à 2050», pour réduire la dépendance aux énergies fossiles. Une accélération qui ne se produira pas sans la réduction de «trois à six mois» des «délais d'enquêtes publiques et autorisations gouvernementales».

Le même raisonnement est appliqué aux délais de contentieux qui doivent, selon Emmanuel Macron, être ramenés à deux ans et demi au maximum, contre jusqu'à quatre ans aujourd'hui. Ce, afin de «créer du consensus au départ et essayer de bloquer le recours dilatoire».

En France, l'entrée en service d'un site éolien offshore prend en moyenne dix ans à l'heure actuelle, contre cinq en Allemagne et six au Royaume-Uni. L'éolien terrestre prend sept ans, soit deux fois plus qu'en Espagne ou en Allemagne. Les délais sont semblables concernant le photovoltaïque.

En février dernier, Emmanuel Macron visait l'installation d'une cinquantaine de parcs éoliens offshore en France d'ici à 2050, pour une capacité de 40 gigawatts. Mais, à ce jour, sept parcs ont été attribués à des opérateurs sans que les projets aient pu être menés à bien. Leur concrétisation est freinée par de nombreux recours et la France accumule du retard par rapport aux pays voisins.

Eolien, solaire et nucléaire

C'est notamment le cas à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), où la construction d'un parc rencontre l'opposition des pêcheurs, ou encore à Oléron (Charente-Maritime), où des recours ont été déposés afin de repousser le projet plus au large. En réponse à ces contestations, Emmanuel Macron a promis un meilleur «partage de la valeur» pour les projets renouvelables avec les collectivités et les riverains.

Pour Amandine Lebreton, la directrice du plaidoyer à la Fondation pour la Nature et l'Homme, il est toutefois incorrect «de dire que le retard est dû aux blocages locaux ou administratifs». Le vrai problème, selon elle, est qu'«on n'a pas investi».

Sur sa lancée, le chef d'Etat avait également plaidé pour le développement de l'éolien terrestre et du solaire. Concernant ce dernier, il évoquait alors «la libération du foncier» pour installer plus de panneaux sur les friches, les bords d'autoroutes et de voies ferrées notamment, mais aussi sur certaines terres agricoles, avec l'agrovoltaïsme.

Cette accélération doit aussi concerner le nucléaire, avec la construction de six réacteurs EPR2 à l'horizon 2035, pour de premières mises en service envisagées en 2037. Comme pour les énergies renouvelables, un texte de loi doit permettre d'«adapter les procédures existantes en matière d'urbanisme pour favoriser le développement des premiers sites identifiés» et lancer «dès maintenant le programme».

Concernant ces différentes mesures, consignées dans le projet de loi présenté aujourd'hui, ainsi que dans des décrets et amendements gouvernementaux, le président de France Nature Environnement, Jean-Christophe Gavalet, a mis en garde contre une concertation trop limitée du public. Elle pourrait, selon lui, «aboutir à une radicalisation des positions», avec un risque de réactions «plus violentes». 

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