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Paris : les discussions autour du nouveau «Plan crack» engagées dès la semaine prochaine

Un comité de pilotage crack doit se réunir ce mardi 18 octobre, a annoncé le préfet de police. Un comité de pilotage crack doit se réunir le mardi 18 octobre, a annoncé le préfet de police.[© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Alors que plusieurs élus français viennent de co-signer une tribune dans Le Monde assurant être «prêts à accueillir des espaces de soins et de sevrage» sur leur territoire, la question du crack s'est invitée au Conseil de Paris ce mercredi 12 octobre. Questionné à ce sujet, Laurent Nuñez a assuré qu'un nouveau Plan crack était à l'étude.

«Nous sommes en train de renouveler le Plan crack que nous souhaitons partenarial, avec la préfecture de police, la préfecture de région et l'Agence régionale de santé», a expliqué le préfet de police de Paris Laurent Nuñez ce mercredi, annonçant qu'un «comité de pilotage crack» se réunirait mardi 18 octobre en présence des élus locaux.

La réponse doit aussi «être sanitaire»

Défendant un premier Plan crack lancé en 2019, qui a permis selon lui «de sortir de la voie publique énormément de consommateurs», le préfet a répété que la réponse à ce problème de santé publique ne pourrait «pas être seulement répressive et judiciaire» mais devrait aussi «être sanitaire». Mais «là-dessus, nous avons besoin de soutien, d'aide», a-t-il martelé, s'adressant aux élus parisiens.

Au lendemain du démantèlement du campement du square Forceval, le préfet a plaidé pour la création «d'espaces d'accueil et de repos», un sujet sur lequel d'après lui «il faut bien se garder des polémiques» et «ne pas dénaturer» la raison d'être de ces salles de soins en les réduisant à n'être que de simples salles de consommation, où il serait autorisé de se droguer en toute impunité.

«Ne doutez pas de ma détermination», a-t-il ajouté, rappelant néanmoins que l'action répressive allait être «poursuivie», «notamment pour arrêter les trafiquants», témoignant de «l'action menée depuis la Guyane» où s'est rendu le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin en personne «pour éviter que nous ayons de la cocaïne venant alimenter des réseaux de crack».

«Ce travail doit être collectif»

En réponse, Anne Souyris, l'adjointe à la mairie de Paris chargée de la santé publique, a regretté le «processus d'évacuation» qui consiste à «disséminer les usagers dans l'espace public» : «éternel retour à la case départ» à ses yeux. «Nous aussi, nous souhaitons la fin du crack dans l'espace public. Ce travail doit être collectif. On ne pourra pas le faire les uns sans les autres, et sans un cadrage très fort de l'Etat», a-t-elle insisté.

«Tous les arrondissements doivent s'y mettre», a ajouté l'élue écologiste, qui estime que les fameuses «Haltes "Soins Addictions"» annoncées par Olivier Véran lorsqu'il était ministre de la Santé «ne sont pas suffisants». «Nous savons bien que ce n'est ni l'alpha ni l'oméga de cette histoire, nous avons aussi besoin d'espaces de sevrage, de salles de repos et de places d'hébergements. J'espère que nous pourrons faire ce travail ensemble».

Présente à cet échange, la maire de Paris Anne Hidalgo s'est quant à elle estimé «heureuse de constater qu'on n'oppose pas la question de la sécurité des riverains à la question sanitaire». Deux sujets qui ont été opposés l'un à l'autre selon l'édile, conduisant «à réduire l'action publique et l'efficacité attendue par [ses] concitoyens». «Il ne peut y avoir d'avancées sur l'un de ces deux sujets sans avancées sur l'autre», a-t-elle conclu.

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