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Encombrants, inadaptés et souvent vides, les bus devenus les vilains petits canards de la mobilité parisienne

Les bus sont souvent la cible de critiques sur les réseaux sociaux, jugés de moins en moins attractifs. Les bus de la capitale sont souvent la cible de critiques sur les réseaux sociaux, jugés de moins en moins attractifs. [© Ludovic MARIN / AFP]

Encombrants, peu adaptés aux rues de la capitale, parfois quasiment vides... Les bus parisiens sont souvent la cible de critiques sur les réseaux sociaux, jugés de moins en moins attractifs, entre des temps d'attente ahurissants et une vitesse moyenne très basse.

«Pagaille incommensurable», «bus englués» ou encore «manque de chauffeurs»... Les bus qui circulent dans la capitale semblent cumuler de nombreux défauts aux yeux de leurs usagers, à tel point que la question de leur attractivité se pose.

Alors la faute à qui ? A Ile-de-France Mobilités, l'autorité chargée du bon fonctionnement des transports en commun dans la région, à la RATP qui peine à recruter des conducteurs de bus ou à la Ville de Paris, responsable aux yeux de l'opposition, en raison du nombre important de travaux en cours sur la voirie, de créer des embouteillages ?

 «La vitesse des bus s'est effondrée»

«Circuler en bus à Paris est devenu impossible» lance Véronique Bucaille, élue centriste dans le 16e arrondissement, qui est revenue sur le sujet au Conseil de Paris ce mois-ci. Dans un courrier écrit à la maire de la capitale Anne Hidalgo, le groupe Changer Paris souligne que les bus «rencontrent de fortes difficultés de circulation [...] qui se sont accrues ces dernières années».

«En vingt ans, la vitesse des bus s'est effondrée dans Paris de plus de 13 km/h à moins de 10 km/h, ce qui n'est pas le cas dans les autres départements de la région Ile-de-France», peut-on lire dans le communiqué du groupe, pour qui ces dégradations de l'offre de bus «s'expliquent par l'absence de personnel mais aussi à cause des conditions de circulation et des travaux».

«Les embouteillages, les difficultés de traversée des carrefours, le partage des voies, la suppression de voies de bus ou le détournement des itinéraires entraînent des perturbations que chaque personne qui prend le bus peut constater», a ainsi énuméré Véronique Bucaille, prenant l'exemple de la voie de bus de la rue de Rivoli «désormais constamment embouteillée».

Côte municipalité, le manque d'attractivité des bus est surtout lié à l'allongement de la fréquence entre chaque bus. Selon David Belliard, l'adjoint à la mairie de Paris chargé des mobilités, «l'offre de transports en commun continue d'être volontairement diminuée par la présidente d'Ile-de-France Mobilités (IDFM)», soulignant le rejet de Valérie Pécresse «des vœux demandant un rétablissement à 100 %» de l'offre.

«A cette offre dégradée s'ajoute un élément de contexte très particulier relatif aux difficultés de la RATP et des acteurs du secteur à recruter», poursuit l'élu écologiste, qui assure que les représentants de la RATP ont «évacué la cause des travaux» dans Paris «dont [l'opposition] se fait l'écho».

Un enjeu de service public

Une baisse de l'attractivité également ressentie par Ile-de-France Mobilités (IDFM), qui s'explique notamment par la baisse de la vitesse moyenne des bus à Paris, confirmant à cette occasion les chiffres avancés par la droite parisienne. Pour autant, l'autorité organisatrice des transports en commun en Ile-de-France rappelle le vrai enjeu de service public que représentent les bus à Paris.

Car si emprunter le bus en pleine journée dans la capitale n'apparaît pas comme la solution idéale pour se déplacer rapidement, il n'existe aujourd'hui pas d'autre solution plus satisfaisante pour les personnes en situation de handicap, les femmes avec poussettes ou encore pour les personnes âgées, à la condition de ne pas être pressé.

Chez IDFM, on affirme en effet que le bus est le moyen de transport «le plus accessible». «C'est même essentiel pour les personnes en situation de handicap», avance-t-on, rappelant que «tout le réseau est accessible» depuis déjà plusieurs années, sachant que pour qu'une ligne soit considérée comme «accessible», il faut que 70 % de ses arrêts le soient.

Vers la fin des bus articulés ?

Alors que faire pour améliorer la circulation des bus dans la capitale ? Quid des bus articulés, aussi baptisés les «bus en accordéon» ? Leur arrêt pourrait-il être une première solution vers la décongestion de certaines rues parisiennes ?

Non, répond la RATP, qui rappelle que «sur les 335 lignes de bus exploitées par le groupe, 61 lignes circulent dans Paris et seulement 9 sont équipées de bus articulés». Par ailleurs, seules les lignes «très fréquentées comme par exemple la ligne 62 ou encore la ligne 91 qui dessert notamment les gares parisiennes» en bénéficient, souligne la Régie autonomie des transports parisiens.

De plus, afin d'éviter toute congestion, «le choix du gabarit de bus – articulé ou non – est adapté en fonction de la typologie de la ligne avec une prise en compte de l’itinéraire emprunté», explique la RATP, qui affirme qu'elles «disposent d'un itinéraire permettant leur circulation» et que des «ajustements de parcours» ou «déviations temporaires» peuvent être mis en place «si nécessaire lors de travaux».

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