En direct
A suivre

Mort de Lola à Paris : ce que l’on sait de Dahbia B., la principale suspecte

L'enquête avance concernant la mort de Lola.[Geoffroy Van der Hasselt / AFP]

Alors que les obsèques de Lola doivent se tenir ce lundi 24 octobre à Lillers dans le Pas-de-Calais, l'enquête se poursuit, notamment autour du profil psychologique de Dahbia B., principale suspecte du meurtre de la jeune fille il y a dix jours à Paris.

Près de dix jours après la découverte du corps de Lola, jeune collégienne de 12 ans, caché dans une valise dans un hall d’immeuble du 19e arrondissement de Paris, le profil de la principale suspecte, Dahbia B, inquiète les psychologues.

La jeune femme de 24 ans, qui aurait globalement reconnu les faits lors des auditions, mais avec des explications changeantes, a été mise en examen et placée en détention à la prison pour femmes de Fresnes, à l'isolement pour éviter les contacts avec d'autres détenues. Son profil pose question.

Une OQTF à son encontre, mais non notifiée

Dahbia B. est décrite comme une sans domicile fixe, née en Algérie en 1998. Selon les informations obtenues par CNEWS via une source proche de l’enquête, elle est arrivée légalement en France en 2016. Elle aurait déclaré aux enquêteurs qu'elle souhaitait rejoindre la France pour obtenir un CAP en restauration, ce qui lui aurait permis d'avoir un visa étudiant.

Alors qu’elle ne possédait plus de titre de séjour, elle a été arrêtée cet été (le 21 août) par la police aux frontières de l’aéroport d’Orly. Une obligation de quitter le territoire français (OQTF) avait été émise à son encontre par la préfecture de police, mais celle-ci ne lui avait pas été notifiée lors du contrôle de son identité, a appris CNEWS (la notification se fait à l’oral, par un policier ou un interprète). Le document n’avait donc aucune valeur juridique et administrative pour la contraindre à partir de France.

Inconnue des services de police

Jusque-là, Dahbia B. n’était pas connue des services de police. Elle ferait en revanche partie des victimes de violences conjugales, depuis 2018.

Sa sœur résidait dans le même immeuble que Lola. Il est avancé que le refus des parents de la collégienne de lui fournir un pass pour y entrer (le père était gardien du bâtiment) serait à l’origine de cet acte ignoble. La suspecte aurait abordé ce mobile, avant de se rétracter.

La procureure de la République a décrit dans un communiqué qu’elle aurait imposé à l’enfant «de se doucher avant de commettre sur elles des atteintes à caractère sexuel et d’autres violences ayant entraîné la mort». De «multiples lésions» ont été constatées sur le corps de Lola, «au visage, au dos et de larges entailles au niveau du cou».

DES TROUBLES PSYCHIQUES ?

Des expertises psychologiques et psychiatriques ont être réalisées pour comprendre davantage la personnalité de Dahbia B. Mais c'est la découverte de vidéos Tiktok tournées quelques jours avant le drame qui interrogent les psychologues.

En effet, les réseaux sociaux ont révélé des premiers éléments d'informations, même s'ils sont difficiles à interpréter. Sur des vidéos publiées sur son compte TikTok, la meurtrière présumée se filme comme beaucoup de jeunes femmes de son âge et semble adopter un comportement loin des détails donnés par certains témoins la décrivant comme marginale.

Pour le psychiatre Samuel Lepaster, Dahbia B. «n'est ni une sociopathe, ni une psychopathe». D'ailleurs, comme le fait remarquer ce médecin à l'antenne de CNEWS, le casier judiciaire de la jeune femme est vierge. «Il faut plutôt pencher vers l'hypothèse de la schizophrénie avec des élements paranoïaques évidents», avance l'expert.

Mise en examen pour meurtre et viol aggravé, la suspecte a été placée en détention provisoire à la prison de Fresnes. Le juge des libertés a dit craindre un «risque sérieux de récidive».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités