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Paris : menacés d'être bannis, les opérateurs de trottinettes électriques en free-floating se défendent

Les opérateurs de trottinettes électriques en free-floating contre-attaquent, face à la menace que leur contrat ne soit pas renouvelé. Les opérateurs de trottinettes électriques en free-floating contre-attaquent, face à la menace que leur contrat ne soit pas renouvelé. [© AFP]

Alors que la municipalité parisienne vient de leur poser un ultimatum quant au renouvellement de leur contrat en 2023, les 3 opérateurs de trottinettes électriques en libre-service ont bâti un dossier de défense, chiffres à l'appui, pour faire valoir leurs arguments, et essayer de convaincre la Ville de ne pas les bannir de l'espace public.

Les 3 seuls opérateurs de trottinettes électriques en free-floating autorisés à déployer leur flotte à Paris – depuis qu'ils ont remporté l'appel d'offres en octobre 2020 –, Dott, Lime et Tier ont décidé de défendre leur modèle. Pour cela, ils viennent d'envoyer un courrier à David Belliard, l'adjoint à la mairie de Paris chargé des mobilités, pour convaincre du bien-fondé de ce partenariat et de l'intérêt pour la collectivité parisienne de garder un tel service, face à la menace que leur contrat ne soit pas renouvelé.

1,2 million d'utilisateurs à Paris

Car pour ce dernier, qui a lui-même choisi ces 3 opérateurs, «le contrat était clair» dès le départ : «on tentait l’expérience le temps du contrat, et, en fonction des résultats, on décidait d'une reconduction ou non du dispositif». Sauf qu'aujourd'hui pour l'élu écologiste, à l'heure du bilan, le compte n'y est pas. Interrogé à ce sujet le 29 septembre dernier, David Belliard a en effet déploré qu'il y ait «des grandes difficultés à réguler le dispositif» et «à limiter les incivilités de ceux qui se déplacent dessus».

Faux, se défendent en chœur les opérateurs concernés, qui se targuent d'avoir «plus de 1,2 million d'utilisateurs à Paris, dont 85 % de Franciliens». Selon une étude Ipsos commandée par les opérateurs, la grande majorité des répondants (88 %) estiment «que la trottinette électrique fait partie de la mobilité quotidienne» dans la capitale, et 80 % considèrent que leur présence dans l’espace public est cohérente avec la politique de mobilité de la Ville lumière.

Parmi les principaux points de crispation, l'occupation «anarchique» de l'espace public et l'accidentologie. Sur le premier point, Dott, Lime et Tier – qui possèdent une flotte de 15.000 trottinettes à eux trois – avancent que 96 % de leurs trottinettes sont bien rangées, dans la mesure où il est désormais impossible pour les usagers «de terminer un trajet hors places de stationnement». Un système rendu infaillible «grâce à la géolocalisation», avec pénalités à la clé pour les utilisateurs abandonnant leur trottinette en dehors de la zone autorisée. A ce sujet, Lime avance en avoir infligé 6.000 rien qu'au mois de septembre.

Une accidentologie modérée ?

Concernant les accidents, les opérateurs rappellent avoir mis en place un «bridage automatique à 20 km/h» dans Paris, abaissé à «10 km/h dans les rues à fort usage piéton». Ils citent les chiffres de la Sécurité routière, selon laquelle il y aurait «17 fois moins d'accidents graves en trottinettes qu'en scooter et 6 fois moins qu'à vélo». Et s'il y a bien une augmentation des accidents de trottinettes en France (+ 189 % entre 2019 et 2022), celle-ci est «4 fois moins rapide que celle des usages (+ 487 %, chiffres des opérateurs sur la même période)».

En outre, selon eux, «80 % des accidents de trottinettes en libre-service partagées sont des chutes superficielles n'impliquant pas d'autres véhicules» et «seulement 2 % des accidents impliquent une collision avec des piétons». A Paris, «le taux d’accidents mortels des trottinettes électriques Lime (5,36 pour 100 millions de trajets) est similaire à celui du vélo (5,48 pour 100 millions de trajets)», explique la société américaine dans un communiqué.

«En 2021, 908.000 trottinettes privées ont été vendues en France. Si la Ville de Paris envisageait de fortement réduire voire même de supprimer les trottinettes en libre-service, alors le report vers ces engins serait massif», soulignent-ils, avançant que 68 % de leurs utilisateurs avaient «déclaré qu'ils achèteraient leur propre trottinette si le service en libre-service était fortement dégradé». En 2021, pas moins de 10 millions de trajets ont été effectués en trottinettes électriques, dont 33 % s'arrêtant près d’une station de métro.

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