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Ehpad : Orpea annonce se placer à nouveau sous protection judiciaire pour renégocier sa dette

Orpea avait déjà réalisé cette année une procédure de conciliation amiable, lui permettant d’aboutir à un accord avec ses banques pour obtenir un financement. [Julien DE ROSA / AFP]

Le groupe d’Ephad privés Orpea, surendetté, a annoncé ce mercredi 26 octobre l'ouverture d'un nouveau placement sous protection judiciaire afin de renégocier sa dette.

Une dette de 9,5 milliards d’euros. Face à ce montant astronomique, le groupe d’Ephad privés Orpea a annoncé se placer à nouveau sous protection judicaire, ce mercredi 26 octobre, afin de tenter de renégocier sa dette. Le groupe se retrouve dans la tourmente depuis la sortie du livre-enquête «Les Fossoyeurs» en janvier dernier, révélant des pratiques illégales et de maltraitance envers les personnes âgées.

Orpea avait déjà réalisé cette année une procédure de conciliation amiable, lui permettant d’aboutir à un accord avec ses banques pour obtenir un financement. Cependant, avec l’inflation notamment, il est devenu difficile pour le groupe de respecter ses engagements.

L'objectif envisagé serait de «convertir une partie de la dette d'Orpea en capital et de lever à nouveau de l'argent en dette et en capital auprès des investisseurs», a indiqué le nouveau directeur général du groupe, Laurent Guillot, à l’AFP.

Le groupe en grande difficulté

Les coûts d’achats, en particulier les denrées alimentaires, ont augmenté avec l’inflation, ayant comme conséquences une «tendance baissière de la performance financière des activités», selon un communiqué d’Orpea.

De premières mesures vont être annoncées le 15 novembre, présentant un plan de transformation sur trois ans, afin de modifier en profondeur les pratiques du groupe.

Avec le placement sous protection judiciaire, l’entreprise pourra négocier avec ses créanciers de façon confidentielle, sous l'égide d'un conciliateur désigné par le président du tribunal de commerce. 

L'entreprise anticipe également de nouvelles dépréciations d'actifs, estimées entre 2,1 et 2,5 milliards d'euros. 

Présent dans 23 pays, le groupe avait basculé dans le rouge au premier semestre de l’année 2022 avec une perte nette de 269 millions d'euros, en raison de premières dépréciations d'actifs. Il avait toutefois réalisé un chiffre d'affaires semestriel de 2,3 milliards d'euros, en hausse de 10,9% par rapport à l’année précédente.

Le fantôme d’Yves Le Masne plane toujours

Si la hausse des prix a durement impacté l’entreprise, Orpea a été «fortement affectée par les malversations et les manquements éthiques de la direction précédente», a rappelé Laurent Guillot. 

Yves Le Masne, l’ancien directeur du groupe avait été visé par une plainte contre X déposée auprès de la justice en avril, qui sera complétée par le groupe en le mentionnant explicitement cette fois-ci. Au centre de l’affaire, il est accusé de maltraitance institutionnelle et d'infractions financières notamment, depuis avril dernier.

«Je n'imagine pas un seul instant qu'Yves le Masne (...) ne mesurait pas toute la responsabilité qui était la sienne», a commenté Laurent Guillot.

Depuis le scandale, le titre d’Orpea a aussi connu une chute vertigineuse à la Bourse de Paris. L'action, dont le cours a été suspendu lundi, s'affichait à 14,74 euros vendredi à la clôture de la séance, soit une baisse de 83% depuis le début de l'année.

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