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RATP : «il y a un sous-investissement chronique» dans les transports en commun selon David Belliard

A qui la faute si les transports en commun tournent au ralenti ? A qui la faute si les transports en commun tournent au ralenti ? [© Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Temps d'attente allongés, trains bondés ou annulés... Nombre d'élus pestent contre la mauvaise qualité de service des transports en commun franciliens et notamment parisiens, à l'instar de David Belliard, l'adjoint à la mairie de Paris chargé des mobilités, qui estime ce dimanche 6 novembre qu'«il y a un sous-investissement chronique» à ce sujet.

«Nous pensons qu’il y a un sous-investissement chronique [dans les transports en commun franciliens, ndlr] et que nous le payons aujourd'hui», a ainsi fait savoir David Belliard ce dimanche, sur France 3 Ile-de-France, évoquant «des temps d'attente délirants» sur les bus mais aussi dans le métro.

«Quand vous arrivez sur un quai de métro et que vous attendez 10, 11 voire 12 minutes, ou 15 à 20 minutes un bus c’est qu’il y a un problème», a-t-il souligné, expliquant que la question était «de soutenir et d'investir dans les transports en commun, mais aussi de revoir la qualité de service».

«L'offre a été réduite et n'a pas été rétablie»

A ce sujet, l'adjoint à la mairie de Paris chargé des mobilités s'est même dit «révolté». «On paie encore une fois des choix politiques. C’est un problème de manque de chauffeurs, mais pas que, nous ne sommes pas à 100 % de l’offre», rappelle l'élu écologiste, qui soutient qu'«à Paris, on est toujours à moins de 8 % de l’offre».

«Depuis presque deux ans, l'offre a été réduite» en raison de la crise sanitaire et «n'a pas été rétablie». Pour lui donc, la faute revient à Valérie Pécresse, la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités, à qui il réclame depuis des mois le retour de l'offre à 100 %.

«Nous demandions en septembre à la RATP de produire 98 % de l’offre de transports avant Covid, c'est vrai. Mais elle en a réalisé à peine plus de 90 %», se défend la principale intéressée dans Le Parisien ce dimanche.

En outre, IDFM assure depuis plusieurs semaines que la faute revient à la RATP qui «ne parvient pas à réaliser [l'offre commandé de 98 % sur le réseau ferré, ndlr] par manque de conducteurs, comme pour les bus», insistant que le groupe mette «tous les moyens pour fournir les services attendus par les Franciliens».

Une GROGNE sociale à éteindre

Et si chacun se renvoie la balle de la responsabilité, tous semblent pointer du doigt le désengagement de l'Etat au sujet des transports en commun franciliens. Avec l'ancien Premier ministre Jean Castex désormais maître à bord de la RATP, Valérie Pécresse espère donc pouvoir infléchir cette trajectoire et obtenir davantage de garanties.

«Jean Castex va devoir se retrousser les manches pour rétablir la qualité de service qui s’est nettement dégradée depuis la rentrée», fait-elle d'ailleurs savoir dans un entretien accordé au Parisien ce dimanche 6 novembre, déplorant la détérioration de l'offre des bus, désormais étendue aux métros.

Pour y voir plus clair, la présidente de la région a annoncé cette semaine qu'elle avait «saisi la RATP pour exiger la mise en place d’un plan de remédiation d’urgence et d’un échéancier pour revenir à une offre de service conforme au contrat» qui lie la région et Ile-de-France Mobilités à la RATP.

Mais alors qu'un mouvement de grève doit encore perturber le trafic sur le réseau ce jeudi 10 novembre, la question de la grogne sociale ne peut être écartée si facilement. Pour David Belliard, ces difficultés dans les transports parisiens sont notamment dues au «climat social extrêmement dégradé à la RATP».

Lui parle de «conditions sociales extrêmement négatives», qui explique en partie «l'absentéisme» dont souffre le groupe. S'il y a «des difficultés de recrutement» dans ce groupe, c'est qu'il y a «des difficultés sur son avenir», alors que «nous sommes en train d'ouvrir à la concurrence» le réseau de bus.

«L'idée est de diviser le réseau de bus en 12 lots sur l'ensemble de la métropole du Grand Paris, qui seront soit opérés par la RATP, soit par des opérateurs privés», précise l'adjoint d'Anne Hidalgo, qui affirme que ces changements à venir «ouvrent un champ d'incertitude» pour les salariés de la RATP.

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