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RATP : le retour de l'offre à 100 % va-t-elle améliorer la situation rapidement ?

L'offre à 100 % ne pourra pas être possible avant «plusieurs mois». L'offre à 100 % ne pourra pas être possible avant «plusieurs mois». [© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Alors que les collectifs d'usagers l'exigent depuis des mois, tout comme certains élus, la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse a appelé ce dimanche 6 novembre la RATP à revenir à une offre à 100 %. Cette demande va-t-elle permettre d'améliorer la situation ?

Dans un contexte post-Covid dans lequel la fréquentation des transports en commun n'est toujours pas revenue à son niveau d'avant la crise sanitaire, Valérie Pécresse avait demandé à la RATP de réduire la fréquence des métros notamment, afin de faire des économies. Face à la dégradation de l'offre dans les transports en commun franciliens, cette dernière vient de revenir sur cette demande et réclame désormais à la RATP de revenir à une offre pleine.

«Il est temps de revenir à 100 % de l’offre d’avant-Covid», a ainsi lancé la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités (IDFM) dans Le Parisien, soulignant que «les Franciliens sont de retour dans les transports». «C'est pourquoi je demande à la RATP le retour à 100 % de l'offre le plus rapidement possible», réclame l'élue francilienne, qui énumère le «manque de bus qui entraîne un report sur le métro», «des travaux dans Paris» ou encore «le coût de l’énergie».

«La pression devenait trop forte»

«La pression devenait trop forte. Après un an à prêcher dans le désert, les associations sont enfin entendues», s'est d'ailleurs félicité le collectif d'usagers Plus de trains, qui s'interroge tout de même pour savoir si «ce cap concerne bien tous les transports publics d’Ile-de-France» et pas seulement le réseau de la RATP.

De fait, pour l'association, même si l'annonce est une très bonne nouvelle, le trafic «mettra malheureusement des mois à revenir à la normale», «le temps» pour la RATP «de recruter et former» de nouveaux agents, notamment les conducteurs de bus et de métros.

Un constat évidemment partagé par la principale intéressée, la RATP, qui a récemment rappelé qu'il manquait toujours environ 800 chauffeurs de bus à recruter avant la fin de l'année ainsi qu'une petite centaine de conducteurs de métros. Pour autant, l'entreprise s'est «pleinement mobilisée sur le sujet du manque de conducteurs».

Assurant que «des moyens importants» étaient déployés pour recruter, elle a néanmoins évoqué un retour à la normale «vers la fin mars». Un sous-effectif d'agents donc qui ne devrait pas se résorber avant «les prochains mois», selon la Régie autonome des transports parisiens, qui est aujourd'hui dans l'incapacité matérielle de mettre davantage de bus et de métros.

Pour certains élus, cette demande est donc un coup d'épée dans l'eau, à l'instar de Jacques Baudrier, élu parisien et adjoint d'Anne Hidalgo, qui estime que Valérie Pécresse «se paie notre tête».

«Pour revenir à l'offre à 100 %, il faut que la RATP puisse embaucher des conducteurs de bus et de métro, il faut augmenter les salaires de 20 % et arrêter la mise en concurrence qui décourage les salariés de rester. Tout cela, Valérie Pécresse le refuse», explique-t-il.

Seul changement probant : si la RATP n'est pas en mesure de proposer une offre pleine à 100 %, Ile-de-France Mobilités (IDFM) pourrait alors réclamer de plus grosses amendes pour service non-rendu.

Un détail non négligeable que Valérie Pécresse ne peut ignorer : dans Le Parisien mi-septembre, elle avait même écarté cette solution de revenir à une offre pleine, dans la mesure où celle-ci «pèserait encore un peu plus sur le budget» de la RATP. 

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