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16 mai-16 novembre : les six premiers mois d'Elisabeth Borne en six actes

Elisabeth Borne est Première ministre depuis six mois. [Emmanuel DUNAND / AFP]

Nommée Première ministre par Emmanuel Macron le 16 mai, Elisabeth Borne fête ce mercredi 16 novembre ses six premiers mois passés à la tête du gouvernement. Quels moments sont à retenir ?

Emmanuel Macron avait pris son temps pour nommer son chef du gouvernement, avant de désigner Elisabeth Borne, le 16 mai dernier. La Première ministre achève ainsi ses six premiers mois à Matignon, dans un contexte politique et économique compliqué. Pour l’occasion, voici six moments forts de ses débuts.

Le cas Damien Abad à gérer

Quelques jours seulement après sa nomination, le 21 mai, Elisabeth Borne avait dû faire face à la déflagration des accusations de viol contre l’un de ses ministres, Damien Abad. Celui-ci avait attendu début juillet avant de démissionner. Un laps de temps où la Première ministre s’était faite discrète sur la question, même si des informations parlaient de «pression» de sa part pour qu’il quitte le gouvernement.

Elle avait ensuite abordé l’affaire dans la presse, estimant que «l’on n’attend pas simplement des hommes politiques ou des responsables qu’ils ne soient pas pénalement répréhensibles. On attend d’eux qu’ils soient exemplaires. Il faut que chacun prenne conscience que le monde a changé, et heureusement. Y compris dans le champ de ce qui n’est pas pénalement répréhensible, il y a des comportements que l’on n’a pas envie de voir», avait-elle indiqué, en pointant toutefois que «la justice doit pouvoir se prononcer et ne pas en rester à des témoignages anonymes par voie de presse».

Législatives : une place confirmée dans la difficulté

Un mois après sa nomination, Elisabeth Borne était parvenue à se maintenir à Matignon grâce à sa victoire aux législatives, dans le Calvados. Elle s’était imposée avec 52,46% des voix au second tour, contre un candidat de l’alliance Nupes. Il s’agissait de la condition à remplir pour conserver son poste au gouvernement, comme pour tous les ministres.

Un succès néanmoins en demi-teinte, car le camp présidentiel n’avait pas obtenu de majorité absolue (250 députés sur les 577 sièges de l’Assemblée nationale). Le symbole des difficultés auxquelles a dû se confronter la Première ministre lors de ses premiers mois, avec des projets de loi souvent très discutés et malmenés par les oppositions.

La loi pouvoir d’achat, premier grand texte adopté

Malgré une Assemblée nationale très difficile à manœuvrer, Elisabeth Borne et son gouvernement sont parvenus à faire adopter durant l’été le projet de loi présenté comme le plus urgent du début de second quinquennat Macron : celui concernant le pouvoir d’achat. En deux volets et après trois semaines de débats, le texte avait été adopté assez largement, la plupart des élus de droite s’étant associés à ceux du camp présidentiel.

Il s’agissait notamment de prolonger le bouclier tarifaire sur l’énergie et la remise carburant de 30 centimes (qui se termine ce mercredi pour passer à 10 centimes), de verser une prime exceptionnelle de rentrée de 100 euros à certains foyers (plus 50 euros par enfant), ou encore d’acter la fin de la redevance audiovisuelle. La monétisation des RTT était également mise en place.

Vapotage sur les bancs de l’Assemblée

D’une façon plus légère, les premiers pas d’Elisabeth Borne dans l’Assemblée nationale en tant que Première ministre ont aussi été accompagnés d’une polémique, lorsqu’elle a été repérée en train de vapoter en pleine séance, le 19 juillet. Il ne s’agissait pas de la première fois qu’elle avait été vue fumant la cigarette électronique, mais le fait de se comporter de la sorte en tant que cheffe du gouvernement avait été particulièrement commenté et critiqué.

Aides énergétiques et plan sobriété       

Le 14 septembre, une grande conférence de presse avait été organisée afin de dévoiler les mesures prises par le gouvernement pour aider les Français face à la flambée des prix de l’énergie. Elisabeth Borne y avait ainsi annoncé la prolongation du bouclier tarifaire jusqu’à la fin de l’hiver ou le versement des chèques énergie à 12 millions de foyers.

La Première ministre, qui détient également le portefeuille de la Planification écologique et énergétique, en avait aussi profité pour appeler à la sobriété dans la consommation d’électricité, afin d’éviter des coupures ou du rationnement.

La multiplication des 49.3

Depuis la rentrée parlementaire au mois d’octobre, Elisabeth Borne a été le visage de la tactique de l’exécutif pour faire adopter ses projets de loi : utiliser le 49.3. A quatre reprises, elle a pris la parole à l’Assemblée nationale pour actionner l’article et ainsi faire passer les différents textes concernant les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale.

Elle a ainsi engagé à autant de reprises la responsabilité de son gouvernement, le plaçant à la merci des motions de censure des oppositions. L’exécutif s’en est toujours sorti jusque-là, mais le signal envoyé n’est clairement pas bon en prévision des futurs textes présentés à l’Assemblée (notamment ceux sur l’immigration et les retraites). D’autant qu’elle n’aura plus l’arme 49.3, la règle concernant son autorisation ne permettant de le faire qu’une seule fois sur une même session parlementaire (hors loi finances et financement de la Sécurité sociale).

Alors que la possibilité d’une dissolution de l’Assemblée nationale serait sérieusement étudiée par Emmanuel Macron, la place d’Elisabeth Borne pourrait être particulièrement en danger.

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