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Affaire McKinsey : des juges d’instruction enquêtent sur le rôle des cabinets de conseil pour les présidentielles de 2017 et 2022

L’opposition avait réclamé une enquête sur un possible favoritisme du parti présidentiel au profit du cabinet de conseil américain McKinsey. [Lionel BONAVENTURE / AFP]

Alors qu’un rapport du Sénat avait suscité de vives polémiques sur l’utilisation des fonds publics durant la dernière campagne présidentielle, le parquet national financier a confirmé avoir ouvert deux informations judiciaires.

L’affaire McKinsey revient dans l'actualité. Le parquet national financier a ouvert, fin octobre, deux informations judiciaires. La première est portée sur «les conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes présidentielles de 2017 et 2022», la deuxième sur des soupçons de «favoritisme» les concernant.

Ces informations judiciaires ont été ouvertes à la suite du rapport du Sénat, en mars dernier, indiquant l’utilisation des fonds publics durant la dernière campagne présidentielle. A son tour, l’opposition avait réclamé une enquête sur un possible favoritisme du parti présidentiel au profit du cabinet de conseil américain McKinsey.

En effet, le PNF a précisé dans un communiqué publié ce jeudi 24 novembre que «suite à plusieurs signalements et plaintes d'élus et de particuliers, une information judiciaire a été ouverte le 20 octobre 2022, notamment des chefs de tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d'éléments comptables dans un compte de campagne, portant sur les conditions d'intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022».

«Suite à plusieurs plaintes d'élus et d'associations, une information judiciaire a été ouverte le 21 octobre 2022 des chefs de favoritisme et recel de favoritisme», a ajouté le ministère public.

Le PNF a rappelé également qu'une «enquête préliminaire a été ouverte le 31 mars 2022, du chef de blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée visant le groupe McKinsey et notamment les sociétés McKinsey&Company Inc. France et McKinsey&Company Inc. SAS».

Le rapport du Sénat, un nouveau pavé dans la mare

Mené par le sénateur LR Arnaud Bazin et sa collègue communiste Eliane Assassi, le rapport du Sénat, rendu public jeudi 17 mars, faisait suite à l'audition, le 18 janvier dernier, de Karim Tadjeddine, le directeur associé de McKinsey en charge également de l'activité Secteur public du groupe.

Face à la commission d'enquête du Sénat, celui-ci avait affirmé, sous serment, «en le disant très nettement», avait-il dit, que McKinsey payait «l'impôt sur les sociétés en France et l'ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France.»

La commission d'enquête avait donc enquêté et, ce faisant, avait alors effectué deux contrôles à Bercy, sur plusieurs documents datant des années 2011 à 2020. Selon le résultat de leur enquête, il apparaissait que le cabinet McKinsey, qui est pourtant «bien assujetti à l'impôt sur les sociétés en France», a des versements qui «s'établissent à zéro euro depuis au moins dix ans».

«Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés en France mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans, alors que son chiffre d’affaires sur le territoire national atteint 329 millions d’euros en 2020, dont environ 5 % dans le secteur public, et qu’il y emploie environ 600 salariés», indiquait le rapport du Sénat.

Le document stipulait notamment que le chiffre d'affaires du cabinet de conseil américain «sur le territoire national atteint 329 millions d'euros en 2020, dont environ 5% dans le secteur public, et qu'il y emploie environ 600 salariés».

Selon Le Monde, qui avait relayé le rapport, McKinsey a utilisé un mécanisme d’optimisation fiscale : la déclaration des «prix de transfert» de ses entités en France à la société mère basée au Delaware pour parvenir à ce résultat.

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