En pleine restructuration, La France insoumise devrait confirmer Manuel Bompard à sa tête lors d'un rassemblement, samedi.
La France insoumise (LFI) travaille à sa restructuration depuis plusieurs semaines et Manuel Bompard devrait prendre officiellement les rênes du parti. Le député des Bouches-du-Rhône, qui assurait la coordination opérationnelle de LFI depuis le retrait d'Adrien Quatennens, devrait conserver durablement ses fonctions.
La nouvelle configuration du parti doit être validée samedi 10 décembre, lors d'un rassemblement des cadres et militants à Paris. Mais Manuel Bompard a d'ores et déjà indiqué à l'AFP qu'il «poursuivrait probablement» son travail à la tête du mouvement.
Il sera notamment chargé de coordonner les différents «espaces» et «pôles» de la France insoumise. Leurs responsables, des binômes paritaires, seront d'ailleurs également annoncés samedi.
Car, contrairement aux autres partis de la Nupes, qui ont amorcé leurs congrès respectifs au cours desquels leurs dirigeants seront élus, LFI préfère que les désignations reposent sur le «consensus» des cadres. Selon Manuel Bompard, «il n'y a pas d'élection car le niveau d'exigence pour animer les pôles et les représenter aux réunions régulières est élevé».
«La démocratie ne passe pas juste par des votes, poursuit-il. Nous voulons nous protéger au maximum de l'affrontement entre une majorité et des minorités» propre aux partis. La France insoumise préfère se penser comme un mouvement, dont la forme «a une dimension expérimentale».
Jean-Luc Mélenchon «en retrait»
Cette restructuration prévoit en outre des boucles départementales censées permettre aux groupes d'action locaux de communiquer entre eux. Une forme de cotisation doit aussi être développée, offrant la possibilité aux militants de verser des «contributions volontaires» dont ils décideront de l'affectation.
Une petite part sera toutefois automatiquement versée dans une caisse qui assurera des ressources aux départements moins bien lotis. LFI a en effet l'intention d'acheter des locaux dans des zones rurales et péri-urbaines, avec l'objectif affiché d'y rivaliser avec le Rassemblement national.
L'événement prévu samedi sera aussi l'occasion d'entériner le nouveau rôle «en retrait» de Jean-Luc Mélenchon au sein de LFI. Selon ses proches, ce dernier veut rester la «clé de voûte» du mouvement, tout en étant moins directement «acteur».
Candidat à la présidentielle par trois fois, Jean-Luc Mélenchon a indiqué qu'il souhaitait être «remplacé» pour 2027. D'ici là, le chef de file du parti doit prendre la direction de l'Institut La Boétie, l'école des cadres de LFI, dans les prochaines semaines.