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Guerre en Ukraine : énergie, accès à l’eau, santé… tout savoir sur la conférence de soutien qui s’ouvre aujourd’hui à Paris

La France organise, ce mardi à Paris et sous l'égide du président de la République Emmanuel Macron, une grande conférence de soutien d'urgence à l'Ukraine. A ce premier rendez en succédera un second, axé davantage sur la résilience et la reconstruction à plus long terme du pays.

Préparer l'Ukraine pour les difficultés les plus pressantes de l'hiver. Tel est l'objectif prioritaire du président de la République Emmanuel Macron qui tient, ce mardi, une conférence bilatérale de soutien d'urgence à l'Ukraine afin de venir concrètement en aide au pays en guerre cet hiver.

Contrairement aux précédentes conférences à Lugano en Suisse, et Berlin en Allemagne, qui avaient pour vocation d'initier un travail sur l'après-guerre, celle de Paris, nommée «Solidaires du peuple ukrainien», consiste ainsi à établir précisément une aide à la reconstruction immédiate, notamment avant la mi-mars, afin d’aider les ukrainiens en proie à des coupures d'énergie au plus fort de la saison froide.

«La conférence de Paris permettra également de mettre en place un mécanisme de coordination souple et réactif à même d’ajuster en temps réel l’aide apportée aux besoins formulés par l’Ukraine et de garantir un partage efficace des tâches entre partenaires», a fait savoir l'Elysée.

En amont de cette conférence, Emmanuel Macron s'est entretenu dimanche par téléphone avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Outre la conférence de Paris, les deux dirigeants ont discuté de la «mise en oeuvre» de leur «plan de paix en dix points», mais aussi de «coopération dans la Défense et la stabilité énergétique». 

CINQ CHANTIERS PRIORITAIRES

Pour répondre aux besoins urgents des Ukrainiens, cinq grands secteurs d’actions ont été définis, il s’agit de la santé, de l'accès à l’énergie, de l'accès à l'eau, des transports et de l’agroalimentaire.

Aux prises avec une guerre qui dure depuis plus de neuf mois, l'Ukraine a vu ses infrastructures civiles et administratives fortement endommagées par les successives attaques de missiles russes. La France, propose ainsi d’épauler Kiev en organisant de grands travaux de reconstruction, fournissant également du matériel médical à destination des hôpitaux ou encore d'assurer le maintien du réseau électrique pour éviter de nouveaux blackouts cet hiver.

Alors que plusieurs millions de foyers ukrainiens sont encore privés d'électricité, la France souhaite continuer d'envoyer des générateurs, en plus des 100 déjà expédiés en novembre, acheminer des biens de première nécessité pour les déplacés et les réfugiés et aider à la construction d'abris d'urgence supplémentaires.

Mais le chantier est à ce point colossal que les plus grands travaux se feront au fur et à mesure. Pour le moment Emmanuel Macron souhaite donc se concentrer sur le plus «urgent» en rétablissant les réseaux de transports stratégiques comme les ponts détruits ou les chemins de fer trop dégradés, permettant ainsi d’alimenter au mieux les villes en acheminant le matériel nécessaire (réparateurs, pièces détachées) et mener des travaux de réhabilitation.

Un effort «sans précédent» de la France 

A l'occasion de cet événement annoncé par l'Elysée comme «sans précédent», plusieurs ministres ukrainiens ont fait le déplacement, à commencer par le Premier ministre du pays, Denys Chmyhal, la ministre de l'économie, Natalie Jaresko. De son côté, le président Volodymyr Zelensky interviendra par visioconférence. Au total, pas moins de 47 pays seront en outre représentés avec la France, de même que les Nations unies, puisque son secrétaire général, Antonio Guterres, a aussi fait le déplacement.

Si la somme de 127 milliards de dollars (un peu plus de 120 milliards d’euros) avait été évaluée par la Kyiv School of Economics (KSE) en octobre dernier représentant le coût total des dégâts en Ukraine, l’Élysée ne s’est pas fixé de plafond pour aider le pays.

«L’Europe fera ce qu’elle pourra» a fait savoir l'Elysée, insistant sur le fait que, pour le moment, il s’agit de se concentrer sur les besoins immédiats.

A noter toutefois que, selon les propres chiffres de l'Elysée, la France a déjà à elle seule contribué à hauteur de plus de 2,5 milliards d'euros pour venir en aide à l'Ukraine depuis le début de la guerre en février dernier.

Parmi les mesures prises ce mardi, l’Elysée mentionne l’instauration d’une plate-forme digitale, à l’image de TousAntiCovid, permettant de localiser et connaître en direct les dommages et besoins de certaines zones en Ukraine. Les entreprises et les pays de l’OTAN pourront ainsi évaluer rapidement quelles aides peuvent être mises en place de manière précise et rapide, «garantissant un partage efficace des tâches entre partenaires», selon l'Elysée.

500 entreprises françaises pour envisager le long-terme

Enfin, après cette première conférence «Solidaires du peuple ukrainien», consacrée aux besoins urgents du pays, une seconde conférence, intitulée «conférence franco-ukrainienne pour la résilience et la reconstruction», réunissant au total plus de 500 entreprises françaises, sera organisée dans l'après-midi pour contribuer à la reconstruction du pays et investir sur le long terme.

Dans le viseur notamment, les secteurs du digital et des technologies dans lesquels Kiev est désavantagé. Malgré des équipements vieillissants, l'armée russe s'est en effet montrée plus habile à mener une guerre «hybride» avec des attaques de drones mais aussi des cyberattaques que l’Ukraine a, jusqu'ici eu du mal à parer seule.

Les entreprises françaises, dans cette optique de soutien, doivent ainsi apporter leur expertise et leur expérience à travers des formations, en sus de l'acheminement d'équipement et d'armements. La France compte donc former plus de 2.000 soldats ukrainiens qui viendront s'ajouter aux 400 spécialistes militaires formés sur le territoire.

En définitive, cette conférence, veut croire l'Elysée, envoie également un message clair à la Russie et au monde entier. En effet, outre cette alliance forte avec la France, le soutien de l’OTAN se veut symbolique. La communauté internationale se tient au côté de l’Ukraine en pleine guerre sans oublier l’avenir avec des engagements forts et durables. 

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