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Patrick Stefanini : «Il y a dans cette réforme des retraites, un grand impensé : la démographie»

Invité de La Matinale de CNEWS vendredi 13 janvier, Patrick Stefanini, ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration, est revenu sur la réforme des retraites, pointant l’absence de prise en compte de la démographie dans le projet.

Alors que la Première ministre, Élisabeth Borne, a présenté mardi 10 janvier, son projet de réforme des retraites, qui prévoit notamment le report de l’âge légal de départ à 64 ans, l’ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration, Patrick Stefanini, estime que le critère démographique n’a pas été assez pris en compte dans le débat et dans la construction du projet.

«Il y a dans cette réforme des retraites et dans ce débat public sur les retraites, un grand impensé qui est la démographie», a ainsi considéré Patrick Stefanini, dans La Matinale de CNEWS vendredi 13 janvier.

L’ancien secrétaire général du ministère de l’immigration souligne que pendant très longtemps la France a eu une démographie très dynamique, «la plus dynamique d’Europe», rappelle-t-il, avec un taux de fécondité légèrement supérieur à 2, «ce qui assurait le renouvellement des générations en France», précise-t-il.

En d’autres termes, la population active de la France se renouvelait, et donc «on avait, génération après génération, suffisamment d’actifs pour payer les retraites des personnes les plus âgées», note l'ancien haut fonctionnaire. 

Une politique mise à mal par François Hollande

Mais, selon Patrick Stefanini, la politique démographique de natalité française «héritée du général de Gaulle et du Conseil national de la résistance» a été mise à mal, notamment par François Hollande, qui «pour des raisons à la fois idéologiques et budgétaires» a supprimé toute une série d’avantages pour les familles nombreuses, à l’image de la réduction du quotient familial, et les conséquences ne se sont pas fait attendre.

«Quatre ou cinq ans plus tard, on a vu le taux de fécondité des femmes françaises qui a commencé à décliner, il était encore de l’ordre de 2 au début des années 2010, aujourd’hui le chiffre que vous avez cité est parfaitement exact, on est à 1,84», détaille Patrick Stefanini face à Romain Desarbres.

«Cela veut dire que la France va tout doucement rejoindre la cohorte des pays européens qui ont une démographie catastrophique», conclut-il.

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