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Incendie de la rue Erlanger : verdict ce jeudi

Vingt-sept ans de prison ont été requis contre Essia Boularès, l’accusée du procès de l’incendie de la rue Erlanger, qui avait fait 10 morts à Paris en 2019. Le verdict est attendu ce jeudi 23 février.

«Pas de diminution de peine possible». L’avocat général de la cour d’assises de Paris, Rémi Crosson du Cormier, a requis 27 ans de réclusion criminelle contre Essia Boularès, dans le procès de l’incendie de la rue Erlanger. Il saura ce jeudi s’il a convaincu les juges et jurés, qui doivent rendre leur verdict dans la journée.

Dans la nuit du 4 au 5 février 2019, l’embrasement d’un immeuble du 16e arrondissement de Paris avait causé la mort de 10 personnes et fait près d’une centaine de blessés. Rapidement interpellée à proximité des lieux, Essia Boularès, 44 ans aujourd’hui, résidente dans le bâtiment, avait d’abord nié les faits avant de les reconnaître en fin d’instruction.

«Elle a voulu mettre le feu»

Souffrant de sévères addictions et atteinte de troubles psychiatriques, son discernement «altéré» au moment des faits, comme l’ont pointé deux expertises, ne doit cependant pas lui permettre d’échapper à la réduction de peine que le code pénal peut accorder, s’est attaché à rappeler l’avocat général. Il s’agissait là d’un point clé du procès. «La question est de savoir si le fait de mettre le feu doit être interprété comme un geste de délire», a-t-il présenté. Or, «les psychiatres excluent expressément un geste délirant» a-t-il pointé, en relevant plutôt une «colère non maîtrisée et exacerbée par son alcoolisme».

«L’infraction, c’est le fait de mettre volontairement le feu (…), avec des circonstances aggravantes si les faits ont entraîné la mort. (…) Elle a voulu mettre le feu», a décrit le magistrat, parlant d’une action «vengeresse», alors qu’elle venait de se disputer avec un voisin quelques instants auparavant. «T'es pompier, t'aimes les flammes, ben ne t'inquiète pas tu vas en voir», lui avait-elle d’ailleurs lancé avant de quitter l’immeuble, en disant «je me casse, tout va exploser». «Elle a pris le risque et il s’est réalisé», a conclu l’avocat général, requérant donc 27 ans de prison, assortis de 18 ans de sûreté et 15 ans de suivi socio-judiciaire, avec obligation de soins et d’indemnisation des victimes.

Lors du procès, Essia Boularès avait affirmé ne pas être «dans (son) état normal» au moment de son acte. Mercredi, ses avocats l’ont défendue en la présentant comme quelqu’un qui «va mal». Ils ont plaidé face aux jurés que «continuer à en faire un monstre qui a tous les torts, cela ne s’appelle pas la justice».

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