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Nicolas Turquois, député et agriculteur :«Je peux suivre la profession de l’intérieur et constater les difficultés qu’elle rencontre»

Nicolas Turquois a décidé de maintenir sa profession da agriculteur, en plus de son mandat de député. [GUILLAUME SOUVANT / AFP]

Troisième génération d'agriculteur dans sa famille, Nicolas Turquois a décidé de porter la voix du secteur agricole à l’Assemblée nationale, en devenant en 2017 député de la 4e circonscription de la Vienne. Passionné par son métier, l’élu du MoDem a décidé de continuer de l’exercer, en plus de sa fonction politique.

Une tradition familiale. Avant de devenir le député MoDem de la 4e circonscription de la Vienne en 2017, Nicolas Turquois a suivi les pas de ses aînés. «Mes quatre grands-parents travaillaient dans la polyculture, raconte-t-il à CNEWS. Mon père, lui, était dans la culture des céréales».

Exposé dès son plus jeune âge au monde agricole, il a lui aussi décidé de se lancer dans ce secteur en devenant «multiplicateur de semences». Par cette fonction, Nicolas Turquois a pour mission de fournir à des sociétés demandeuses des variétés de graines afin de multiplier leurs cultures. «J’ai développé une quinzaine de cultures différentes, que ce soit en plein champ ou en serre».

Elu député en 2017, puis réélu en 2022, l’homme de 50 ans a décidé de ne pas abandonner son premier métier. Nicolas Turquois a ainsi conservé son exploitation de 190 hectares, sur laquelle lui et ses trois salariés développent aussi bien «des graines de maïs, que de blé, de choux-fleurs, ou encore de poireaux». «J’ai choisi de garder mon métier par intérêt, j’aime profondément ce que je fais».

Une profession qu’il partage d'ailleurs toujours avec son père. A 73 ans, ce dernier aide toujours son fils «de temps en temps», apportant même «son expérience l’été «avec les saisonniers».

Une organisation à mettre en place

Au-delà de l’amour de son métier, Nicolas Turquois a jugé que conserver son exploitation agricole, en plus de son travail parlementaire, serait un plus pour la défense de ce secteur. «Si j’avais arrêté mon métier après mon élection, je ne pourrais pas être aussi pertinent sur mes analyses, estime-t-il. En étant toujours dans la profession, je suis de l’intérieur ses évolutions et constate les difficultés qu'elle rencontre».

Il a cependant été contraint de revoir le fonctionnement de son emploi du temps et de son exploitation. «Tout au long de l’année parlementaire, j’assure ce qui est de l’ordre du suivi technique et administratif. Je passe surtout du temps dans mes champs le dimanche et je communique beaucoup avec mes salariés», raconte-t-il.

Entouré de collaborateurs dévoués, Nicolas Turquois retrouve le travail au champ l’été. «Cela permet à mes salariés de partir en congés et à moi de m’occuper des saisonniers. J’estime qu’il est mieux que le patron soit là pour eux».

Une communication à améliorer

Basculant entre le secteur de l’agriculture et celui de la politique, Nicolas Turquois a pu cerner les incompréhensions qui peuvent apparaître. D’un côté, le député juge que «l’agriculture pourrait aller mieux si elle communiquait positivement». De l’autre, l’agriculteur estime que sa profession «n’est pas assez aidée par une classe politique qui rejette une image parfois trop réductrice».

Afin d’améliorer ces maux, le lien et l’échange est une étape primordiale. «J’invite les agriculteurs à faire venir leurs voisins, les élèves de l’école du village, à faire un réel travail de proximité».

Soigner son image pour «conserver une agriculture diversifiée», mais aussi pour «permettre à des jeunes de s’installer et de tenter l’aventure de l’agriculture».

Un passage à la retraite «très difficile»

Alors que tous les Français sont concernés par le projet de réforme des retraites du gouvernement, le député MoDem s’est posé la question du cas des agriculteurs. «Il y a des questions sensibles, notamment celle de la pénibilité».

L’idée d’une «retraite progressive», qui permet aux chefs d'exploitation ou d'entreprise agricole de diminuer progressivement leur activité, ne serait pas à exclure pour les acteurs de la profession.

L’eau, la problématique de demain

D'autres problématiques sont visibles concrètement dans les exploitations. Ce mercredi 22 février, la France a connu un 32e jour sans véritable sans pluie, un record. Une situation qui inquiète fortement Nicolas Turquois et ses collègues agriculteurs. «Je ne sais pas comment je vais faire cet été», confie-t-il.

Mais là encore la politique peut aider. Pour y remédier, le député prône en effet une «politique massive autour de l’eau» afin d’éviter que «la France devienne incapable d’être auto-suffisante sur certaines productions».

«La restauration de nos fermes ne pourra se faire plus vite que le changement du climat. Il y a une telle rapidité de la transformation climatique que ceux qui prônent cette restauration des milieux agricoles ne comprennent pas», estime-t-il.

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