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Paris : pourquoi les agriculteurs ont-ils manifesté ce mercredi dans la capitale ?

Plusieurs centaines d’agriculteurs à bord de leurs tracteurs ont défilé ce mercredi 8 février dans les rues de Paris. Suite à l’appel de la Fédération régionale des syndicats des exploitants agricoles (FNSEA), ils ont protesté contre l’interdiction des néonicotinoïdes dans l’agriculture betteravière.

Des agriculteurs en colère. Venus de plusieurs régions de France, des centaines d’agriculteurs ont défilé ce mercredi 8 février à bord de leurs tracteurs à Paris, face à l'interdiction des néonicotinoïdes dans l’agriculture betteravière décidée par la Cour de justice de l'Union européenne, après deux ans de dérogation. C'est la FNSEA qui avait appelé les agriculteurs à venir manifester à la capitale, afin de réclamer des solutions de la part du gouvernement.

En effet ces engins, pouvant atteindre les sept tonnes, sont partis dès 9h du matin depuis la Porte de Versailles afin de rejoindre les Invalides, encadrés par un important cortège de policiers. Cette longue file de tracteurs a provoqué jusqu’à 425km de bouchon en région parisienne.

Néanmoins, la mobilisation des agriculteurs n’est pas liée directement aux journées de grèves contre la réforme des retraites. Ces derniers reprochent au gouvernement d'avoir renoncé le 23 janvier, à autoriser les insecticides néonicotinoïdes pour la culture de la betterave sucrière, après une décision de la Cour de justice de l'Union européenne.

Selon la FNSEA, «les agriculteurs se retrouvent aujourd'hui en butte à des contraintes sanitaires et réglementaires de tous ordres qui freinent les projets innovants dans les territoires (irrigation, bâtiments d'élevages...)».

Des pesticides tueurs d'abeilles

Pour rappel, les néonicotinoïdes sont des pesticides décriés car ils sont reconnus comme étant très nocifs pour les abeilles. Ils avaient été interdits une première fois en France en 2018. Mais après l'épisode de jaunisse en 2020, qui avait mis à mal la production de betterave en France, le gouvernement français avait finalement obtenu une dérogation, jugée désormais illégale par la Cour de justice de l'Union européenne.

Depuis, les agriculteurs réclament des solutions pour éviter de se retrouver dans une situation similaire à celle de 2020, où bon nombre d'entre eux avaient perdu la quasi-totalité de leur production.

Pour se protéger des pucerons, des recherches scientifiques sont en cours afin de trouver des solutions alternatives, notamment grâce à la génétique. Mais ces recherches prennent du temps et les agriculteurs demandent un accompagnement de l'État pour assumer la transition.

Pour la FNSEA, c'est «la souveraineté alimentaire, affichée comme priorité gouvernementale», qui est en jeu. Le syndicat appelle l'exécutif à «passer du discours aux actes».

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