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Réforme des retraites : les sénateurs LR voteront le texte «après l'avoir modifié», annonce Bruno Retailleau

Le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, envisage de voter la réforme des retraites, mais seulement si le gouvernement répond à ses exigences. [Ludovic MARIN / AFP]

Alors que la réforme des retraites sera débattue au Sénat dès mardi, l’exécutif compte sur le soutien des Républicains pour faire passer son projet de loi. Si un accord semble possible avec la droite, Bruno Retailleau a annoncé que les LR voteront le texte seulement «après l’avoir modifié».

Un accord tout proche. Alors que la réforme des retraites n’a pas été votée à l’Assemblée nationale, elle arrive cette semaine au Sénat, où la droite et le centre sont majoritaires. Les sénateurs disposent de quinze jours pour statuer. Le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, assure que sa famille votera le texte après l’avoir modifié et pose notamment deux exigences.

La première exigence concerne le sens de la réforme. Le patron des sénateurs LR souhaite modifier l’aspect budgétaire du texte pour assurer «la pérennité du régime par répartition». «Si demain le système faisait banqueroute, ce serait le chacun pour soi et ce sont les Français les plus modestes qui y perdraient le plus. Il ne faut pas creuser les déficits mais parvenir à les combler», a précisé Bruno Retailleau dans le Parisien.

«J’ai demandé à la Première ministre de faire le point très précisément sur la situation budgétaire de la réforme. Elle devait initialement rapporter 17,7 milliards d’euros d’économies ; 6 milliards ont été consommés par des mesures d’accompagnement légitimes, et un certain nombre d’engagements ont été pris à l’Assemblée. Nous voulons savoir combien cela coûte. Nous serons solidaires des demandes formulées par Eric Ciotti et Olivier Marleix, mais nous devons aussi préserver les équilibres et soutenir la natalité, qui est l’essence même d’un système par répartition», a-t-il ajouté. 

La seconde exigence concerne les femmes et plus particulièrement les mères de familles, que la réforme pénalise. Une injustice que comptent réparer les Républicains. «Cette réforme est nécessaire mais elle n’est pas suffisante. Elle doit s’attaquer à la racine du mal : au déséquilibre démographique et donc à la situation des mères de famille. Ce sont elles qui consolident le régime par répartition en participant au renouvellement des générations, alors même qu’elles ont, du fait de leurs congés maternité, des carrières ralenties par rapport aux hommes. Or, le recul de l’âge de départ à 64 ans annule les trimestres de majoration que ces mères ont acquis au titre de leur maternité. C’est une injustice que nous allons réparer», a expliqué Bruno Retailleau. 

Pour ce faire, les sénateurs LR entendent proposer au gouvernement deux options. La première serait une surcote de 5% pour les mères de famille qui auraient atteint à la fois une carrière complète et l’âge légal, et la seconde serait un départ anticipé à 63 ans. Les femmes auraient ainsi le choix entre ces deux options.

Une part de capitalisation nécessaire 

Enfin, les sénateurs LR ambitionnent d’apporter d'autres modifications sur le texte, et notamment sur les carrières longues, sur la fin des régimes spéciaux en accélérant le processus de leur disparition, sur les mesures pour les séniors avec un contrat de fin de carrière qui serait exonéré de cotisations, et surtout sur le système en lui-même en poussant pour apporter une part de capitalisation qui serait, pour les LR, une nécessité pour combler «le déséquilibre structurel entre le nombre de cotisants et de retraités».

«La responsabilité du Sénat, de sa majorité comme de son opposition, est de ne pas céder à cette guignolisation des débats. Nous le devons par respect des Français : ils méritent d’avoir un débat sérieux sur une réforme qui les impacte tous», a conclu Bruno Retailleau.

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