Les agents EDF des centrales nucléaires ont décidé de se mettre en grève dès ce vendredi 3 mars, à quatre jours du blocage promis par les syndicats contre la réforme des retraites. Depuis ce vendredi après-midi, des baisses de production d’électricité dans plusieurs centrales ont ainsi été répertoriées.
Flamanville (Manche), Paluel (Seine-Maritime), Saint-Alban (Isère), Bort-les Orgues (Corrèze)… Le mouvement social chez les électriciens et gaziers a d’ores et déjà démarré. Plusieurs centrales nucléaires sont touchées depuis ce vendredi par des baisses de production d’électricité équivalant à un peu plus de 1.000 MW, selon le site internet d'EDF, soit la puissance d'un réacteur nucléaire.
«Compte tenu du débat qui s’ouvre au Sénat sur l’article 1 concernant la suppression des régimes spéciaux», la grève contre la réforme des retraites a en effet déjà débuté dans l’énergie, a annoncé la CGT.
RETRAITES
Compte tenu du débat qui s’ouvre au @Senat sur l’article1 concernant la suppression des régimes spéciaux...
les agents d’EDF des centrales nucléaires se mettent en grève
baisse dès cet après-midi de la production d’électricité#retrait du projet Borne-Macron— FNME-CGT (@FNMECGT) March 3, 2023
L'examen par le Sénat de l'article 1 du projet de réforme de retraites portant sur la suppression des régimes spéciaux, dont celui des électriciens et gaziers, a en effet mis le feu aux poudres. Le secteur craint de voir disparaître ce régime et avec lui, à terme, son statut protecteur destiné à compenser notamment les contraintes horaires du métier.
Aucune coupure à craindre pour les clients
«On vient d'appeler à généraliser, y compris dans l'hydraulique. Ça va s'organiser aujourd'hui, ce soir et demain samedi», a par ailleurs indiqué à l'AFP Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la CGT Energie. Le mouvement durera «a minima jusqu'au 7 et a maxima jusqu'à la gagne», a précisé le syndicaliste.
«Si Emmanuel Macron ne veut pas une France à l'arrêt et une semaine noire dans l'énergie, il vaudrait mieux qu'il retire sa réforme», a-t-il enfin conclu.
En outre, les baisses de production dans les centrales nucléaires sont très encadrées par le gestionnaire du réseau de lignes à haute et très haute tension RTE. Elles n'entraînent généralement pas de coupures pour les clients.
En janvier dernier, la Fédération CGT des mines et de l’énergie (FNME-CGT) avaient toutefois envisagé des coupures ciblées contre les élus qui soutenaient la réforme des retraites.