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Manifestations spontanées contre le 49.3 : la Défenseure des droits alerte sur les interpellations «préventives»

Au total, 425 personnes ont été placées en garde à vue entre le jeudi 16 et le samedi 18 mars, pour seulement 52 poursuites judiciaires. [REUTERS/Gonzalo Fuentes]

Alors que les manifestations spontanées en réaction au 49.3 se multiplient dans toute la France, avec parfois des violences, les forces de l’ordre se sont livrées à de nombreuses interpellations «préventives». Une dérive pointée par la Défenseure des droits.

La défenseure des droits, Claire Hédon, s’est dite «inquiète» face à la multiplication des interpellations effectuées par les forces de l’ordre lors des manifestations non déclarées, qui se multiplient en France, depuis l’usage du 49.3 par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites. 

Dans un communiqué publié ce mardi 21 mars, Claire Hédon a fait part de sa préoccupation en ce qui concerne les «vidéos circulant sur les réseaux sociaux, de nombreux articles, témoignages quant à de possibles manquements déontologiques dans le maintien de l’ordre». 

«La Défenseure des droits alerte sur les conséquences d’interpellations qui seraient préventives de personnes aux abords des manifestations. Cette pratique peut induire un risque de recourir à des mesures privatives de liberté de manière disproportionnée et de favoriser les tensions», poursuit Claire Hédon. Elle affirme par ailleurs que «le respect des règles de déontologie est essentiel pour apaiser les tensions et favoriser la confiance entre la police et la population». 

Selon le dernier bilan du parquet de Paris, 425 personnes ont été placées en garde à vue lors des trois premières manifestations spontanées, de jeudi à samedi. Seules 52 d’entre elles ont fait l’objet de poursuites judiciaires. Depuis, 287 personnes, dont 234 à Paris, ont été interpellées lundi soir, lors de la cinquième soirée consécutive de manifestation contre l’usage du 49.3. 

Pas d'interpellations injustifiées, selon le préfet de police

Interrogé sur la question, le préfet de police, Laurent Nuñez, a affirmé qu’il n’y avait «pas d’interpellation injustifiées» et que les policiers interpellent seulement pour «des infractions qui, à nos yeux, sont constituées». Quant au faible taux de poursuites judiciaires, le préfet a expliqué que «le délai de 48 heures de garde à vue pour matérialiser l’infraction est court» et qu’il ne suffit pas, dans la plupart des cas, à engager des poursuites. 

De son côté, Claire Hédon a indiqué qu’elle avait reçu un nombre important de signalements et de témoignages de personnes se disant victimes de violences policières. «La Défenseure des droits, inquiète des témoignages dont elle est destinataire, restera vigilante quant à la bonne application des règles de déontologie par les forces de sécurité», assure cette dernière, qui se dit «compétente pour traiter toute réclamation relative à de possibles manquements dans le cadre du maintien de l'ordre, qu'elle émane de victimes ou de témoins».

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