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Réforme des retraites : la raffinerie de Port-Jérôme contrainte d'arrêter son activité

La raffinerie de Port-Jérôme représente 20% de la capacité de raffinage française. [Pascal Rossignol/REUTERS]

La raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime), dont les expéditions de carburants sont bloquées pour protester contre la réforme des retraites, va être contrainte de stopper sa production à compter de samedi, faute de pétrole brut à raffiner.

Le manque de pétrole brut aura eu raison de l’activité de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon. Ses expéditions de carburants déjà bloquées par les manifestants contre la réforme des retraites, c’est à présent le manque de matières premières qui paralyse la production.

«Comme le mouvement a été reconduit à la CIM (Compagnie industrielle maritime), sur le dépôt pétrolier du Havre, il n'y aura pas d'alimentation en brut sur la raffinerie de Gravenchon ce qui va entraîner l'arrêt des installations demain», a déclaré Christophe Aubert, délégué CGT Esso-ExxonMobil.

Une déclaration confirmée par la direction du groupe auprès de l’AFP : «On est contraint d'arrêter la production de carburants par manque d'alimentation de brut. On commence les phases d'arrêt demain.»

La direction a rappelé que cette raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon représente 20% de la capacité de raffinage en France et prévoit des difficultés lors de la relance.

«Cela va s'arrêter et pour pouvoir redémarrer, il faut compter dix jours à compter de la réception de brut», a expliqué Christophe Aubert.

De fortes pénuries en prévisions

Afin d'éviter ces manœuvres d'arrêt et de redémarrage longues et délicates et leurs conséquences futures sur l'approvisionnement en carburants de l'Ile-de-France et du grand Ouest, il faudrait que le gouvernement réquisitionne des personnels grévistes au dépôt pétrolier du Havre, une option peu probable, à en croire le délégué CGT Esso-ExxonMobil

«Le but des réquisitions, d'après ce que j'ai compris de la part du gouvernement, c'est plutôt d'envoyer des produits finis. Donc, il y a très peu de chance qu'il y ait des expéditions de pétrole brut sur la raffinerie de Gravenchon», située à une vingtaine de km du Havre, a-t-il déclaré, faisant notamment référence à des mesures de ce type concernant la raffinerie voisine de TotalEnergies, à Gonfreville-L'Orcher qui jouxte Le Havre.

En cas de réquisitions pour débloquer les expéditions de carburants, les quantités stockées vont «alimenter un moment les dépôts pétroliers et les stations-service, mais le temps de reconstituer ce qui sera sorti, on va se retrouver probablement sur une période où il n'y aura pas de produits à disposition», a-t-il poursuivi.

A moins, dit-il, que les grèves ne cessent et que les importations de produits pétroliers redémarrent. La France importe en effet 50% des carburants consommés dans le pays.

Concernant l'autre raffinerie française du groupe Esso-ExxonMobil, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), elle «continue de fonctionner», a indiqué la direction, selon qui la production est toujours au minimum, et les expéditions bloquées.

L'approvisionnement du bassin parisien en carburants par la raffinerie de TotalEnergies de Gonfreville-L'Orcher a repris vendredi après une intervention des forces de l'ordre, a indiqué plus tôt dans la matinée la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

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