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Trottinettes électriques à Paris : exclus au 1er septembre, Dott, Lime et Tier ne cachent pas leur déception

Plus de 800 personnes travaillent pour la filière en région parisienne. Plus de 800 personnes travaillent pour la filière en région parisienne. [© Dott]

Sans grande surprise, les Parisiens ont massivement voté «contre» les trottinettes en libre-service. Pour les 3 opérateurs Dott, Lime et Tier, sous contrat avec la municipalité parisienne depuis 2019, la déception est grande.

Ils devront être partis au 1er septembre. Alors qu'un peu plus de 100.000 électeurs parisiens qui se sont déplacés ce dimanche 2 avril ont voté à 89,03% «contre» les trottinettes en libre-service à Paris, les 3 opérateurs concernés Dott, Lime et Tier – qui possèdent chacun une flotte de 5.000 trottinettes électriques – ne cachent pas leur déception.

«La déception est immense»

Dans un communiqué commun, ils estiment que la mobilisation «aurait pu être plus large et représentative si les modalités de la votation avaient été différentes», avec davantage de «bureaux de vote, un scrutin électronique et une information municipale». «Cela a conduit à creuser un fossé entre les «pour» et les «contre», d'une amplitude rarement observée dans un vote en France qui reflète des conditions asymétriques», poursuivent-ils encore.

Ensemble, ils dénoncent depuis plusieurs semaines les conditions d'organisation de cette toute première «votation» citoyenne à Paris. Lors de l'annonce des modalités du vote, ils avaient d'ailleurs déjà prévenu que son organisation «ne permettrait une consultation ni sincère, ni égalitaire, ni impartiale». «Ce serait dommage que la décision soit prise par une minorité», s'inquiétait il y a quelques jours encore Hadi Karam, le directeur général de Lime France.

«La déception est immense, pour les équipes, les usagers et nos proches qui nous soutiennent depuis le début. C'est aussi un pas en arrière pour Paris dans la transition vers les mobilités décarbonées», s'est également exprimé Nicolas Gorse, le directeur de Dott France, pour qui «la priorité» désormais «c'est le plan de sauvegarde de l'emploi pour que chacun puisse avoir la meilleure reconversion possible».

L'enjeu est important, puisque la filière parisienne emploie environ 800 personnes. Et si les 3 opérateurs se veulent rassurants, expliquant qu'ils possèdent également des flottes de vélos électriques (pas concernés par cette votation), il paraît évident qu'il y aura des licenciements. Chez Lime, sentant le vent tourner, tous les mécaniciens avaient par exemple «été formés» à la réparation des «deux véhicules», vélos comme trottinettes. «Une agilité», selon Hadi Karam, qui pourrait bien permettre de sauvegarder des emplois.

«A partir de maintenant, notre priorité en tant qu'employeurs responsables est d'assurer l'avenir de nos salariés», ajoutent les 3 opérateurs. Des salariés qui, «pour l'anecdote» nous dit-on, n'ont même pas eu la chance de pouvoir défendre leur emploi dans les urnes, puisque «95 % d'entre eux vivent en proche couronne» et n'avaient donc à ce titre pas le droit de participer au scrutin.

L'espoir d'«une reprise rapide du dialogue»

En attendant de devoir plier bagage pour le 1er septembre, ils espèrent «une reprise rapide du dialogue avec la mairie afin de discuter des prochaines étapes». «Ensuite nous devons prendre les enseignements de cet échec pour les vélos à assistance électrique», souligne Nicolas Gorse, pour qui il est désormais «primordial de ne pas reproduire les mêmes écueils que pour les trottinettes».

Un aspect qui n'a évidemment pas été mis de côté par la municipalité parisienne, qui a assuré – par la voix de son adjoint aux mobilités David Belliard – vouloir «travailler avec eux les aspects sociaux» du dossier. Dimanche soir, lors de l'annonce des résultats, la maire de Paris Anne Hidalgo avait promis de rester «vigilante à la situation des salariés de ces opérateurs».

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