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Emmanuel Macron en Alsace : casseroles, coupure d'électricité, huées... Un retour sur le terrain agité

Des opposants à la réforme des retraites ont profité du déplacement d'Emmanuel Macron en Alsace pour signifier leur mécontentement. [Ludovic Marin/Pool via REUTERS]

Le déplacement d’Emmanuel Macron en Alsace ce mercredi 19 avril a été marqué par plusieurs incidents, en lien avec l’hostilité d’une majorité de Français à sa réforme des retraites, promulguée le week-end dernier.

Hués, manifestations, échanges musclés... Le déplacement d’Emmanuel Macron en Alsace n’a rien eu d’un long fleuve tranquille. Ce mercredi 19 avril, le président de la République renouait avec le terrain, une façon pour lui de tourner la page d'une crise déclenchée par son projet de réforme des retraites. 

Alors que son déplacement était axé sur la réindustrialisation, il a été émaillé par plusieurs actions organisées par des opposants à la réforme désormais adoptée. Lors de sa visite dans l'entreprise Mathis de Muttersholtz, usine spécialisée dans la construction en bois, le site s'est retrouvé privé de courant sans pour autant être plongé dans le noir.

Une action revendiquée par la CGT. «Nous l'avions annoncé, les énergéticiens seront partout et il fera tout noir pour le président !», a déclaré Fabrice Coudour, secrétaire fédéral FNME-CGT, dans un message adressé à l'AFP.

Un élu portant un bâillon «49.3»

Alors qu’il a été reproché à l’exécutif son utilisation de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire passer «en force» son projet de réforme des retraites, qui a été promulgué dans la matinée du samedi 15 avril, à la suite des décisions du Conseil constitutionnel, un député a profité de la venue d’Emmanuel Macron dans son département pour faire passer un message.

En effet, Emmanuel Fernandes, élu insoumis du Bas-Rhin, a accueilli le chef de l’État bâillonné d’un manchon avec l’inscription «49.3». «Je viens exprimer une volonté majoritaire dans le pays, qui est d’abroger le texte de la réforme des retraites. On ne cèdera pas, la lutte continue», a-t-il déclaré sur ses réseaux sociaux pour justifier son action.

Un signe de protestation vivement salué par les parlementaires de son camp.

«Macron démission»

Le déplacement d’Emmanuel Macron était attendu par les habitants, poussant les autorités à intervenir. Ce mercredi matin, des gendarmes ont repoussé une centaine de manifestants qui protestaient bruyamment devant la mairie de Muttersholtz. Les opposants étaient munis de casseroles, le nouvel ustensile bruyant utilisé par les réfractaires à la réforme des retraites pour exprimer leur mécontentement.

Un moyen de faire du bruit qui ne semble pas être du goût d’Emmanuel Macron, qui n’a pas hésité à le faire savoir. «Ce ne sont pas les casseroles qui feront avancer la France», a-t-il lancé dès son arrivée en Alsace.

La suite de sa rencontre avec les habitants n’a pas été de tout repos pour le président de la République. En effet, ce dernier a effectué son «bain de foule» sous les huées, des chants et des «Macron Démission» lancés par des opposants remontés.

Devant la presse, le chef de l'Etat a déclaré que «cette colère qui s'exprime» ne l'empêcherait pas de «continuer à se déplacer partout à travers le pays». 

Ce déplacement, qui s’inscrit dans les «cent jours d’apaisement» souhaités par le président de la République n’a pas eu le résultat escompté. 

Ce jeudi, Emmanuel Macron est attendu dans l’Hérault pour une visite autour de l’éducation. Des manifestations ont d’ores et déjà été annoncées par plusieurs syndicats.

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