La cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, doit aller à la rencontre des commerçants de Beauvais, dans l’Oise, ce mercredi 11 juillet.
Discrète depuis la dernière élection présidentielle, restant sur la retenue sur de nombreux sujets, allant de la réforme des retraites aux émeutes qui ont secoué la France ces dernières semaines, Marine Le Pen sera en déplacement politique ce mercredi.
En effet, la cheffe de file du Rassemblement national est attendue dès 10h du matin à Beauvais, dans l’Oise, pour aller à la rencontre des commerçants et artisans du centre-ville. «Cette visite permet d’évaluer la situation des commerçants, en prenant en compte les difficultés auxquelles ils font face suite à la pandémie de Covid-19, ainsi que les récentes émeutes. L’objectif est de comprendre comment ils parviennent à surmonter ces défis», selon les déclarations d'Isabelle Lescalle, collaboratrice parlementaire du député de l’Oise, Philippe Ballard (RN), au Courrier Picard.
Beauvais, ainsi que plusieurs autres villes du département, à l’instar de Compiègne, Montataire ou encore Creil, ont été le théâtre de violences lors de la vague d’émeutes qui se sont déroulées suite à la mort de Nahel à Nanterre, le 27 juin dernier. Certaines mairies avaient d’ailleurs mis en place un système de couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans lors des émeutes. Les dégradations commises par les émeutiers sont venues s’ajouter à la liste des difficultés qu’ont rencontrées les commerçants depuis plusieurs années, notamment avec la crise du Covid-19, et avant cela, celle des gilets jaunes.
Une stratégie déjà rodée
Marine Le Pen avait d'abord réagi à l'éclatement des émeutes à travers une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Plusieurs jours après, le Rassemblement national a demandé l'instauration de l'état d'urgence, par la voix de Sébastien Chenu, député RN de la 19e circonscription du Nord.
Malgré une apparente discrétion, Marine Le Pen est sortie renforcée de la séquence des émeutes, devant les Républicains, la gauche et l’exécutif. «On raréfie la parole de Marine Le Pen pour renforcer sa posture présidentielle», a reconnu un stratège du Rassemblement national à l’AFP, la semaine dernière.
En laissant la scène médiatique à d'autres figures du parti, notamment Jordan Bardella, la cheffe de file du RN poursuit une stratégie déjà adoptée lors de la réforme des retraites ou encore de la crise des gilets jaunes. Un pari gagnant, et une manière pour l’élue d’extrême droite de poursuivre la dédiabolisation du parti.