Député de Paris, Sylvain Maillard vient d’être largement élu à la tête du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Il prend la suite d’Aurore Bergé qui a quitté ce poste pour rejoindre le gouvernement d’Elisabeth Borne.
Il est le nouveau chef de file de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale. Sylvain Maillard a été élu avec 80% des voix et remplacera Aurore Bergé nommée ministre des Solidarités.
Membre actif mais discret de Renaissance, Sylvain Maillard a commencé sa carrière politique au centre-droit. Il appartient d’abord à l’UDF, chez qui il milite pour l’élection de Jacques Chirac en 1995. Il rejoint ensuite l’UDI de Jean-Louis Borloo.
Élu dès 2014, adjoint au maire et conseiller à la mairie du 9e arrondissement de Paris. Face aux dissensions autour de la candidature de François Fillon, il rejoint dès 2016 Emmanuel Macron. Il est élu député LREM dès les élections de 2017.
Outre son engagement politique, il crée la société Alantys Technology, spécialisée dans la distribution de composants électroniques, dont il est toujours le directeur général.
Sylvain Maillard cité dans les Pandora Papers
Sylvain Maillard a cependant essuyé quelques polémiques dans sa carrière. En février 2018, il s’attire les foudres d’élus de gauche et de certaines associations après avoir expliqué qu’une «immense majorité» des sans-abri dormaient dans la rue «par choix». Une phrase qu’il faut cependant replacer dans son contexte.
A l’époque, le secrétaire d’État Julien Denormandie avait débuté cette polémique en expliquant qu’en Ile-de-France, seule une «cinquantaine d'hommes isolés» dormaient dans la rue. Il parlait ici d’un chiffre de 50 personnes pour qui aucune solution d’hébergement n’avait été trouvée.
Le député avait alors expliqué sur RFI, que certains ne souhaitaient pas profiter de ces solutions d’hébergement pour de multiples raisons (interdiction des animaux de compagnie, volonté de rester en couple, problèmes psychologiques…) et que «l’immense majorité» des sans-abri restant dans la rue alors que des solutions étaient possibles le faisait «par choix».
En 2021, le journal le Monde, avait par ailleurs accusé le député et chef d’entreprise d’être impliqué dans l’affaire des Pandora Papers. Le quotidien expliquait alors que Sylvain Maillard était propriétaire d’une société offshore basée aux Seychelles et que cette dernière avait été condamnée pour des ventes de jouets contrefaits.
Le député Renaissance avait alors démenti les accusations s’estimant victime d’une usurpation d’identité et avait porté plainte contre le journal pour diffamation. Associé de l’entreprise, Florian Deloppinot, avait finalement avoué avoir monté cette société sans en avertir Sylvain Maillard et en usurpant son identité.
L’affaire des Pandora Papers avait été dévoilée en octobre 2021. Il s’agissait d’une fuite de plusieurs millions de documents faisant état de fraudes et d’évasion fiscale à très grande échelle.
Une élection largement remportée
Son accession à la présidence du groupe Renaissance n’est pas une surprise. Son adversaire, le député du Val-de-Marne Frédéric Descrozaille, ne se faisait aucune illusion sur ses chances de victoire mais avait déclaré ne pas vouloir «rater l'occasion de mettre certains enjeux sur la table».
Élu avec 132 voix en sa faveur sur les 165 suffrages exprimés, Sylvain Maillard a reçu les félicitations de Stéphane Séjourné, secrétaire général du parti et député européen, qui lui a adressé un message via X (anciennement Twitter) :
«Félicitations à Sylvain Maillard élu à la tête du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale. Loyal aux engagements d'Emmanuel Macron et en lien constant avec notre parti, je sais qu'il mettra toute son énergie au service de l'unité de la majorité, dans le respect de chacune de ses sensibilités.»
Aurore Bergé, dont le député prend la suite, a elle aussi tenu à féliciter le nouveau président de groupe : «Cher Sylvain, bravo pour ta magnifique élection !»