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Prix de l’électricité : où se situe la France par rapport à ses voisins ?

D’après les spécialistes du secteur, la France fait figure de bonne élève au sujet des tarifs de l’électricité à l’échelle européenne. [JOEL SAGET/AFP]

Mis en place à l’automne 2021, le bouclier tarifaire a permis à la France d’être le pays européen proposant les prix de l’électricité les plus bas à ses consommateurs pendant un an. Pour préparer l'arrêt annoncé du dispositif en 2024, l’État a déjà acté deux hausses successives de ses tarifs, de 15% en février dernier et de 10% ce mardi.

Une ressource énergétique dont les prix pourraient grimper en flèche dans l’Hexagone dans les mois à venir. En économie, quand l’offre ne parvient pas à suivre la demande, les tarifs augmentent. Ce cas de figure a fortement affecté l’Europe sur le plan énergétique ces derniers mois, en raison de la reprise économique post-Covid et de la guerre en Ukraine.

Diverses politiques économiques ont été mises en place dans les pays du Vieux Continent pour tenter d’endiguer cette problématique. En France, le gouvernement a opté pour une stratégie coûteuse mais protectrice avec le bouclier tarifaire, protégeant les consommateurs sur la tarification du gaz et de l’électricité.

Cet outil s’est avéré payant pour les ménages français, qui ont vu la hausse moyenne de leur facture d’électricité être limitée à 4% l’an dernier. Cela a représenté pour eux un supplément de 20 euros par mois contre une somme mensuelle estimée à 180 euros sans le bouclier tarifaire. Sans ce bouclier, la facture d’électricité des Français aurait augmenté en moyenne de 74,5% en août 2023, selon les estimations de la Commission de Régulation de l'Energie (CRE).

La France, bonne élève au niveau européen

D’après les données fournies par HelloWatt, conseiller en énergie, la France fait figure de bonne élève au sujet des tarifs de l’électricité à l’échelle européenne. Les prix proposés aux particuliers pour cette énergie ont été de 27,2 centimes d’euros le kilowattheure en juillet 2023. Seuls l’Espagne (15 centimes d’euro le kWh) et l’Italie (23,9 centimes d’euro le kWh) ont proposé mieux à leurs citoyens le mois dernier.

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A l’inverse, les prix de l’électricité les plus conséquents ont été observés au Royaume-Uni, avec 46,5 centimes d’euro le kWh en juillet dernier. L’Allemagne (37,9 centimes d’euro par kWh), les Pays-Bas (34,9 centimes d’euro par kWh) et la Belgique (33,7 centimes d’euro par kWh) ont eux-aussi proposé une tarification haute de cette énergie à leurs habitants.

LE prix de l’électricité bientôt en nette hausse ?

En revanche, l’État français a dû débourser 24 milliards d’euros en 2022 pour limiter l’inflation sur les tarifs de l’électricité et du gaz pour les consommateurs. Pour limiter cet effort financier conséquent, qui affecte foncièrement les comptes publics, le gouvernement a décidé il y a quelques semaines d’abandonner progressivement le bouclier tarifaire d’ici à la fin 2024.

En témoigne une première hausse de 15% des tarifs de l’électricité en février dernier, puis une seconde de 10% à compter de ce mardi 1er août. Conséquence directe de ces augmentations : les prix des contrats d’électricité à terme pour l’hiver prochain ont connu une forte hausse dès la mi-mars.

D’après Les Echos, les contrats d'électricité pour le quatrième trimestre en France se négociaient à 303 euros le MWh. A titre de comparaison sur la même période, ceux proposés en Allemagne n’excédaient pas les 150 euros le MWh, tout comme ceux en Italie et aux Pays-Bas, avec des tarifs compris entre 145 et 180 euros le MWh.

Ces estimations pourraient ainsi faire passer la France du rang de bonne élève européen à celui de cancre, avec le risque d'atteindre la tarification de l’électricité la plus élevée du continent dans les mois à venir. Une crainte de plus pour les consommateurs français, déjà largement frappés par une inflation galopante, à l’approche du prochain hiver et de ses faibles températures énergivores.

Le gouvernement tient toutefois à se montrer rassurant. Le 18 juillet dernier, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, s'exprimant lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, martelait que «la France est le pays qui a le plus protégé ses concitoyens face aux prix de l'énergie». Et d'ajouter : «Grâce à nos choix, les Français bénéficient des prix parmi les plus bas d’Europe. Au 1er août, nous continuerons de prendre en charge plus d'un tiers de leur facture d'électricité».

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