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Harcèlement scolaire : cours d’empathie, exclusion des réseaux sociaux… Ce qu’il faut retenir des annonces du gouvernement

Le gouvernement a dévoilé ce mercredi 27 septembre les grandes lignes de son plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire. Une série de mesures qui doit permettre d’endiguer un fléau pris très au sérieux par l’exécutif.

«Le harcèlement, c’est d’abord des drames». C’est par ces mots qu’Elisabeth Borne a démarré sa prise de parole avant d’annoncer le plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire.

Depuis Matignon, la Première ministre a ce mercredi, dans un premier temps, déploré le trop grand nombre de victimes de ce fléau.

En effet, un million d’enfants ont vécu du harcèlement ces trois dernières années. Un constat alarmant qui a poussé la Première ministre à adresser un mot aux jeunes victimes. «Vous n’êtes pas responsable. Ce que vous vivez est inadmissible», a-t-elle déclaré.

L’exclusion des «élèves harceleurs des réseaux sociaux»

Elisabeth Borne a annoncé vouloir permettre «d’exclure les élèves harceleurs des réseaux» sociaux. Si elle n’a pas donné plus de détails concernant cette mesure, Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du Numérique, a, de son côté, indiqué qu’un juge pourra «confisquer les appareils électroniques du harceleur».

Les dispositions de cette décision seront débattues dès le 4 octobre prochain à l’Assemblée nationale, dans le cadre du projet de loi pour «réguler et sécuriser l’espace numérique».

Une loi «très jeune, mais très ambitieuse» qui a pour objectif de «produire des effets», pour «sanctionner les auteurs».

La saisine «systémique» du procureur

La Première ministre a indiqué que la «saisine» du procureur de la République en cas de signalement de harcèlement serait désormais «systématique, notamment grâce à une plate-forme dédiée entre l’Education nationale et la Justice».

Elisabeth Borne a promis de renforcer considérablement «la coopération entre l’école, les forces de l’ordre et la Justice, notamment à travers des rencontres entre les référents de chaque établissement et leurs interlocuteurs dédiés au sein de la police, de la gendarmerie et du parquet».

Une décision vivement soutenue par le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti qui a assuré «qu'il était temps de siffler la fin de la récréation». 

Concernant les peines encourues, Eric Dupont-Moretti a listé les sanctions possibles pour les personnes à l’origine de faits de harcèlement. Pour les faits moins graves «un stage de citoyenneté avec un module spécifique sur le harcèlement» sera mis en place.

Des «mesures de justice» pourront aussi permettre «au harceleur et à la victime d'échanger» dans un cadre apaisé.

Pour les faits plus graves, la justice pourra prononcer «un placement sous contrôle judiciaire avec interdiction de contact avec la victime».

Des cours d’empathie

Lors de sa prise de parole, Gabriel Attal a annoncé la mise en place de «cours d’empathie inscrits dans le cursus scolaire». Une disposition inspirée du modèle déjà mis en place au Danemark. «Il s’agit de cours d’empathie, de respect de soi et de l’autre et des compétences psychosociales», a précisé le ministre de l’Éducation nationale. Des compétences qui «feront désormais partie officiellement des savoirs fondamentaux de l’école».

Ces cours d’empathie entreront pleinement en vigueur à la rentrée scolaire 2024-2025. Pour autant, «dès la rentrée de janvier 2024, il y aura une école pilote par département».

Pour mieux détecter les cas de harcèlement, «tous les élèves du CE2 à la 3e rempliront chaque année une grille d’auto-évalution». Celle-ci permettra de «repérer les cas de harcèlement et d’intervenir rapidement».

En outre, à l'occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire le 9 novembre, «deux heures seront banalisées dans tous les établissements scolaires de France dédiées à la lutte contre le harcèlement», a détaillé Gabriel Attal.

 

Une cellule consacrée au harcèlement sera aussi créée dans chaque rectorat. Une volonté de «rajouter de l’humain sur le terrain».

Simplifier la libération de la parole

Déterminé à «ne plus passer à côté d’enfants qui souffrent», le gouvernement a dévoilé un certain nombre de mesures afin de «libérer la parole». Ainsi, Jean-Noël Barrot a souligné la nécessité de «signaler» un cas de harcèlement scolaire. Ce dernier a rappelé l’importance du 3018, le numéro unique de signalement.

Elisabeth Borne a elle déclaré que «l’accompagnement psychologique des victimes sera renforcé», avec la consolidation du dispositif «Mon soutien psy».

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