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Inégalités salariales : les femmes commencent à travailler «gratuitement» à partir de 11h25 ce lundi

L'Hexagone ne fait pas partie des bons élèves en matière d'égalité salariale puisqu'à l'échelle européenne l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes est en moyenne de 12,7%, contre 15,4% en France. [Adobe stock/yavdat]

A partir de 11h25, ce lundi 6 novembre, les Françaises travaillent «gratuitement» en raison de l'inégalité salariale entre les femmes et les hommes. Dans l'Hexagone, l'écart de rémunération s'élève à 15,4%.

Lorsque le cadran des horloges affichera précisément 11h25, ce lundi 6 novembre, les Françaises commenceront à travailler «gratuitement» pour le reste de l'année 2023.

Comme tous les ans depuis huit ans, cette échéance a été calculée par la newsletter féministe Les Glorieuses et symbolise l'inégalité salariale entre les femmes et les hommes en France.

Cette date a été déterminée en s'appuyant sur les chiffres d'Eurostat, l'organisme européen de statistiques. Le calcul prend en compte l'écart de salaire entre les Françaises et les Français, qui s'élève à 15,4%, et le nombre de jours ouvrés en 2023, à savoir 251.

A noter que l'Hexagone ne fait pas partie des bons élèves en matière d'égalité salariale puisqu'à l'échelle européenne l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes est en moyenne de 12,7%. Pour en finir avec ce problème, Les Glorieuses ont publié une pétition dans laquelle sont formulées trois propositions de politiques publiques à ce sujet.

La première consiste à conditionner l'accès des entreprises «aux marchés publics» et «l'obtention des subventions publiques au respect de l'égalité salariale». Rebecca Amsellem, fondatrice des Glorieuses, précise que cette mesure coûte «zéro euro» et est recommandée par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes.

La deuxième proposition vise à «revaloriser les salaires des emplois où les femmes sont les plus nombreuses». Les professions à prédominance féminine, notamment celles de l'éducation et du soin, sont en général peu rémunérées. A titre d'exemple, «les femmes représentent en France 90,4% des infirmières, 87,7% des sage-femmes et 65,7% du corps enseignant».

Les élues et ministres appelées à la grève

Enfin, la pétition recommande de «soutenir un congé parental payé de manière équivalente pour les deux parents». Sur ce point, il est question de prendre pour modèle la Suède, «premier pays dans le monde à avoir remplacé le congé maternité par le congé parental, donnant aux deux parents la possibilité de passer du temps avec leurs enfants» de manière équitable.

Les travaux de Claudia Goldin, lauréate 2023 du Prix Nobel d'économie, ont en effet montré que «l'écart de salaire se creuse au moment du premier enfant, en partie à cause des managers qui estiment qu'une femme se désengage de son travail» après son accouchement.

Pour donner du poids au #6novembre11h25, la newsletter Les Glorieuses encourage les élues et ministres françaises à faire grève ce lundi au nom de l'égalité salariale. L'idée s'inspire de la Première ministre islandaise, Katrín Jakobsdóttir, qui a elle-même fait grève le 24 octobre dernier afin de soutenir le combat des Islandaises pour l'égalité salariale.

Ce jour-là, des dizaines de milliers de femmes ont cessé de travailler en Islande afin de protester contre les rémunérations inégales et les violences faites aux femmes. La Première ministre avait décidé de montrer l'exemple en reportant la réunion de son cabinet prévue ce jour-là et en ne s'acquittant pas de ses fonctions officielles, le temps d'une journée.

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