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Loi immigration : accueil des étrangers, «défaite du RN»... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron estime que la loi immigration est un bon compromis. [Ludovic MARIN / AFP]

Réagissant à la loi immigration adoptée ce mardi 19 décembre par le Parlement, Emmanuel Macron a estimé ce mercredi que cette dernière était «attendue par les Français».

«J’assume totalement de dire que nos compatriotes attendaient cette loi», a déclaré le président de la République invité sur France 5 ce mercredi 20 décembre 2023 en réaction à la polémique qui entoure l'adoption de la loi immigration par le Parlement. Le point sur ce qu'il faut retenir sur l'intervention d'Emmanuel Macron

La France continuera d’accueillir

Face aux critiques qui touchent le texte, Emmanuel Macron s’est voulu rassurant. Le président de la République a rappelé sa vision de l’immigration en France. «Nous sommes un pays qui a toujours accueilli et qui continuera d’accueillir. Qui accueille, des femmes et des hommes qui fuient leur pays en raison de leur combat politique, c’est l’asile. Pour moi c’est intangible et c’est dans notre Constitution».

Accusé d’avoir cédé face aux demandes du RN et de l’aile la plus à droite des LR, Emmanuel Macron a soutenu sa majorité et a déclaré, «C’est un vrai désaccord avec le Rassemblement national et avec une partie des Républicains qui proposent de revenir sur ces textes constitutionnels et conventionnels… Jamais ! Nous continuerons d’accueillir des femmes et des hommes qui viennent étudier, travailler dans notre pays, qui partagent nos vies familiales».

«un vrai en même temps»

Soucieux de soutenir Elisabeth Borne et Gérald Darmanin, le président de la République a rappelé que ce projet de loi était «le cœur de ce que nous voulons faire et qui est l’identité même du combat politique que je porte» avant d’ajouter, «c’est de dire que l’on doit se battre contre les flux de clandestins et qui parce que nous ne sommes pas efficaces, car nos procédures sont trop lentes, trop compliquées, nous n’arrivons pas à renvoyer chez eux, c’est une perte de contrôle de ce que nous sommes».

Poursuivant Emmanuel Macron a expliqué qu’il «ne peut pas y avoir un État qui se tient, qui est un modèle social, qui protège sa population si on ne sait pas faire ça, c’est le premier objectif.»

Cette loi contient également des articles visant à mieux intégrer les étrangers notamment «par l’apprentissage de la langue et le travail, ce que permet aussi ce texte et qui est dans nos dispositions de début. Vous direz que c’est un vrai en même temps», a-t-il ironisé.

«On remet aussi des efforts sur l'acquisition du Français, de connaissance et c'est le modèle auquel je crois», a ajouté par la suite Emmanuel Macron.

Une défaite pour le Rassemblement national

«Bien sûr que c’est une défaite du Rassemblement national», a jugé le président de la République, qui a insisté sur le fait que dans le texte, de nombreuses propositions du RN n’avaient pas été ajoutées, telles que la suppression de l’AME ou encore de la simplification du licenciement des étrangers.  

Emmanuel Macron a estimé que ce texte était une bonne chose puisqu’il va permettre, selon lui, de lutter contre la montée de l’extrême droite. «Si l’on veut que le Rassemblement national et ses idées n’arrivent pas en responsabilité, il faut traiter les problèmes qui le nourrissent. Et aujourd’hui, ce qui nourrit le RN, c’est parfois le sentiment qu’ont certains de nos compatriotes, que la réponse n’est pas assez efficaces. C’est ce que l’on a fait avec l’Europe et avec cette loi de manière très claire».

«J'assume de dire que cette loi va nous aider à lutter contre ce qui nourrit le Rassemblement national parce qu'elle va nous rendre plus efficace», a-t-il martelé. 

Emmanuel Macron saisira le Conseil constitutionnel

Interrogé sur la constitutionnalité du texte, Emmanuel Macron a tenu à opérer un distinguo entre valeurs et Constitution. 

 «Il y a les valeurs et il y a la Constitution. Il est arrivé que le gouvernement défende des textes qui étaient au cœur de ses valeurs et qu’ensuite, le Conseil constitutionnel les censures parce qu’elle n’était pas techniquement conforme, c’est normal», a-t-il déclaré. 

Est-ce que parce qu’il y avait des articles qui n’étaient pas conformes à la Constitution il fallait dire "on ne fait pas d’accord et donc il n’y a pas de texte ?" Ma réponse est non, parce que cela aurait été l’impuissance», a ajouté le président de la République avant de conclure : «Ce texte peut beaucoup mieux protéger le pays par des choses qui peuvent choquer des gens, je l’entends, et qui à mes yeux sont efficaces parce que l’on lutte contre l’immigration clandestine et en même temps il permet de régulariser des situations injustes. Mais je le soumettrai au Conseil constitutionnel car je pense qu’il y a des dispositions qui ne sont pas conformes à notre Constitution».

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