À Toulouse, la fille d'un résident de l'Ehpad L'Écuyer a porté plainte contre le groupe Domus Vi, après avoir enregistré les insultes et sévices que subissait son père dans sa chambre, qu’elle avait équipé de micros. Pour CNEWS, elle témoigne du sort de son père.
Un nouveau scandale de maltraitance en Ehpad. Cette fois-ci, c’est la résidence de l’Écuyer, située dans le quartier de la Cépière à Toulouse (Haute-Garonne), qui est au cœur de la tourmente.
L’établissement est géré par le groupe Domus Vi, désormais visé par la plainte de Juliette Loore, la fille d’un résident, qui affirme que son père y subit des maltraitances physiques et verbales répétées. C’est le collectif Cofameq31, qui avait alerté l’Agence régionale de santé (ARS) en juin dernier, à ce sujet.
À l’époque, Juliette Loore avait remarqué des pertes de poids inexpliquées chez son père. «Il a des difficultés pour s'exprimer, mais il y a un amaigrissement continu, une dénutrition légère, puis plus importante et sévère. Il y a des compléments alimentaires qui sont à mettre en place», explique-t-elle à CNEWS, racontant que son père ne recevait pas de collations la nuit.
Dans le doute, la fille du résident âgé avait alors laissé alors un appareil d’enregistrement audio dans la chambre de son père, pour voir si un repas était bien proposé la nuit.
Des insultes et des coups
La surprise fut de taille à l’écoute des enregistrements, sur lesquels elle découvrit des insultes proférées de la part d’une aide-soignante à son père, de façon répétée : «P*t**n, espèce de b*t*rd (...), il avait déjà commencé à faire pipi ce c*n», peut-on entendre sur l'enregistrement.
Mais au-delà des insultes, des coups - et notamment une gifle - ont également été enregistrés par l’appareil de Juliette Loore, qui a immédiatement déposé plainte en début octobre, par lettre recommandée auprès du procureur de la République.
La fille du résident victime de maltraitance a pointé du doigt l’aspect révélateur des enregistrements sur une maltraitance existante, mais aussi sur un fonctionnement délétère de l’établissement, du manque récurrent de personnel et de matériel, qui poussent les salariés à bout.
L'ehpad déjà inspecté après plusieurs plaintes
La plaignante a également déploré une indifférence des pouvoirs publics, alors que l’Ehpad de l'Écuyer avait déjà fait l’objet de nombreux signalements, qui avaient même mené à une inspection les 13 et 14 décembre derniers.
Alors que rien n’était ressorti de ces journées de surveillances, la directrice de l’établissement avait fustigé les familles dénonciatrices.
Mais ces nouveaux enregistrements pourraient marquer un nouveau chapitre du scandale de l’Ehpad de l’Écuyer.
