En direct
A suivre

Affaire Théo : les trois policiers condamnés à des peines de 3 à 12 mois de prison avec sursis

Le principal mis en cause Marc-Antoine Castelain a été condamné à un an de prison avec sursis et à une interdiction d'exercer sur la voie publique pendant 5 ans. [Benoit PEYRUCQ/AFP]

Les trois policiers jugés par la cour d’assises de Seine-Saint-Denis pour l'interpellation en 2017 de Théo Luhaka, grièvement blessé à l'anus par un coup de matraque, ont écopé ce vendredi 19 janvier de peines allant de trois à douze mois de prison avec sursis.

Un délibéré très attendu dans cette affaire ultramédiatisée. La cour d’assises de Seine-Saint-Denis a condamné ce vendredi les trois policiers impliqués dans l’interpellation violente de Thédore Luhaka en 2017 à des peines de 3 à 12 mois de prison avec sursis.

Après plus de neuf heures de délibéré, le principal mis en cause Marc-Antoine Castelain a été reconnu coupable du coup de matraque qui a grièvement blessé Théo, âgé de 22 ans à l’époque, dans la cité des 3.000 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Il a été condamné à un an de prison avec sursis et à une interdiction d'exercer sur la voie publique pendant cinq ans. 

Les deux autres policiers jugés dans cette affaire, Jérémie Dulin et Tony Hochart, ont quant à eux été condamnés à des peines de trois mois de prison avec sursis. 

La cour été plus clémente que les réquisitions de l'avocat général. Ce dernier avait réclamé des peines allant de trois mois à trois ans de prison avec sursis. Les juges n’ont pas retenu la qualification «de violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou infirmité permanente».

Théo souffre de séquelles irréversibles 

La scène captée par les caméras de la ville d'Aulnay-sous-Bois montrait les trois fonctionnaires de la brigade spécialisée de terrain (BST) procéder à l'arrestation du jeune homme. Alors que Théo s’oppose à celle-ci, Marc-Antoine Castelain a porté un coup avec la pointe de son bâton télescopique de défense (BTD) à travers le caleçon de la victime. Cette attaque a provoqué la rupture de son sphincter (muscle annulaire) avec une plaie de dix centimètres de profondeur. 

Depuis cette affaire en date du 2 février 2017, Théodore Luhaka souffre d’une infirmité. Malgré deux opérations chirurgicales, il souffre d'incontinence et garde des séquelles irréversibles, selon les experts médicaux. Il avait confié s'être «senti violé» au cours du procès qui a duré deux semaines. 

De son côté, le principal policier incriminé avait exprimé sa «compassion» pour la victime, tout en estimant que son «coup légitime» lui a été «enseigné à l'école». Une enquête administrative de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait pourtant conclu à «un usage disproportionné de la force» lors de l'interpellation. Les trois agents visés dans cette affaire avaient été mutés dans leurs régions d'origine.

A l'issue du verdict, Antoine Vey, avocat de Théo, a qualifié la condamnation des trois policiers de «victoire». «C'est une décision d'apaisement», a-t-il ajouté. 

De son côté, l'avocat du policier auteur du coup de matraque a évoqué un «immense soulagement». 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités