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«On envisage des façons de s’enfuir» : à Bordeaux, les étudiantes ont peur le soir

En empruntant certains passages du campus de Bordeaux à la tombée de la nuit, les étudiantes de la faculté de Bordeaux disent se sentir en grande insécurité et demandent à l’université d’agir vite.

L’insécurité gagne du terrain. À Bordeaux, les étudiantes de la faculté empruntent chaque soir les chemins lugubres du plus grand campus de France et disent se sentir de plus en plus en danger.

Rejoindre l’arrêt de tramway pour regagner leur logement est devenu une véritable épreuve. Pour elles, il devient nécessaire d’intervenir pour leur garantir plus de sécurité. Beaucoup d’entre elles dénoncent notamment un manque d'agents de sécurité à la tombée de la nuit. «Le soir, quand les cours se finissent tard et qu’on rentre seules sur le parking, là où c’est le moins éclairé, on peut se sentir en insécurité», a expliqué Léonie, étudiante sur le campus de Bordeaux.

D’autre part, ces jeunes femmes se plaignent du peu de moyens dont elles disposent pour se protéger en cas d’agression. Aujourd’hui, elles se contentent de «prévenir un ami» par téléphone ou encore de «regarder derrière soi» et «d’envisager des façons de s’enfuir et de se mettre en sécurité», a souligné Léonie.

Plus d'agents de sécurité et plus d’éclairages

Une situation qui ne peut plus durer selon les étudiantes, qui attendent des mesures concrètes et qui est également dénoncé par plusieurs syndicats depuis des années. Dominique Organ, porte-parole de l’Uni Bordeaux, a notamment témoigné des comportements problématiques qui se produisent sur ces lieux, «vous tombez souvent sur des bandes de groupuscules d’extrême-droite ou d’extrême-gauche, cagoulés, qui vous arrêtent, qui vous menacent».

Leurs demandes sont simples. Plus d’agents de sécurité et d’avantage d’éclairages. Les bienfaits de ces mesures ont particulièrement été constatés dans une autre université de la ville. Mickael Larivière, vice-président du Conseil des étudiants à l’université de Bordeaux, a témoigné de l’efficacité de ces avancées, «les problématiques qui nous sont remontées sur de possibles agressions ou autres ont largement diminué, voire quasiment disparu».

À la suite de ces nombreuses demandes, l'université s'est récemment engagée à revoir les acheminements de nuit et à mieux assurer la sécurité des étudiants. Pour rappel, en 2023, le baromètre de l’Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes dans l’enseignement supérieur indiquait que 54 % des étudiants ne se sentaient pas en sécurité dans leur établissement universitaire.

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