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JO 2024 : faudra-t-il s'inquiéter d'une invasion de moustiques tigres en France ?

Le moustique tigre est particulièrement présent dans les Caraïbes, au Brésil, ou encore en Asie. [Manjunath Kiran / AFP]

D'ici à quatre mois, Paris se transformera en véritable arène, dans le cadre des Jeux olympiques. Chaleur, fréquentation, tourisme… Le cocktail sera parfait pour le moustique tigre, appâté par la température corporelle, et le CO2 que l’homme rejette. Le combat a donc déjà commencé pour éviter que l’Aedes albopictus ne gâche la fête.

Le compte à rebours est lancé. D'ici à quatre mois, les Jeux olympiques s'installeront à Paris. Et les premiers spectateurs sont déjà arrivés : les moustiques tigres. Vecteurs du virus de la Dengue, mais aussi du Zika, et du Chikungunya, ces petits insectes sont redoutables et ne seront pas les bienvenus pendant les Jeux cet été.  

45 cas de Dengue en 2023 

Plus aucune région n’est épargnée. Mercredi 20 mars 2024, l’Agence régionale de santé (ARS) a confirmé l’implantation du moustique tigre en Normandie. Toutes les régions de France sont désormais touchées par l’Aedes albopictus. Arrivé en France en 2004, ce petit insecte de cinq millimètres est remonté par le couloir rhodanien pour poser ses valises dans le Val-de-Marne. Depuis, il colonise tout l’Hexagone. La Dengue, le Zika, le Chikungunya… Toutes ces maladies sévissent dans les Caraïbes, au Brésil, ou encore en Asie, et sont transmissibles par une piqûre de moustique tigre. Leur arrivée en France était donc peu prévisible, avant que le changement climatique et la mondialisation ne s'en mêlent. 

En 2022, 272 cas importés de la dengue ont été enregistrés en France métropolitaine, et 45 en 2023. Si certains malades peuvent être asymptomatiques, d’autres peuvent présenter des symptômes, tels que la fièvre, des nausées, des vomissements, des douleurs musculaires, des éruptions cutanées, etc. 

Les sportifs, première cible

Alors, à quelques mois de l’événement qui doit attirer des millions de touristes venus du monde entier, la question de la protection du public et des sportifs se pose. D’autant que le moustique tigre sévit en journée, entre mai et septembre, soit, à la même période de mise en place des Jeux olympiques et paralympiques. Le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars) avait même déjà alerté, en 2023, que «les grands événements internationaux programmés en métropole au cours des étés à venir sont à surveiller tout particulièrement».

Et pour cause : le moustique est particulièrement attiré par la température corporelle, le CO2 produit par l’homme en respirant, et les bactéries présentes à la surface de notre peau, mises en valeur en transpirant. Les sportifs sont donc les premières cibles du moustique. «Quand on est malade de la dengue, on ne va pas sauter la haie. Les villes olympiques et en particulier le village olympique doivent être mosquito free», ajoute l'entomologiste Didier Fontenille, spécialiste des maladies vectorielles.

Pièges et astuces pour lutter contre le moustique 

Afin de privilégier un rassemblement de sportifs plutôt que de moustiques, plusieurs facteurs peuvent être surveillés. Tout d’abord, les eaux stagnantes, où prolifère le moustique tigre. Un simple bouchon de bouteille d’eau ou quelques millimètres d’eau suffisent à l’insecte pour créer son nid. Il est donc recommandé de vider quotidiennement tout ce qui pourrait servir de récipient, comme des gouttières, des coupelles de pots de fleurs, etc.

Des pièges vont également être installés sur certains sites des Jeux olympiques. À l’image de la société Biogents, qui a été choisie pour protéger la marina olympique de Marseille, pour les épreuves de voile. Cette dernière a imaginé des pièges sans insecticides, permettant d’imiter la chaleur corporelle humaine. L’entreprise Qista, elle, va permettre l’installation de douze bornes anti-moustiques écologiques au sein du Village des athlètes. 

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