Manon Aubry et Jean-Luc Mélenchon sont attendus ce jeudi dans les quartiers nord de Marseille (Bouches-du-Rhône) pour un déplacement suivi d’un meeting dans le cadre des élections européennes. Une séquence qui a pour but de faire décoller la campagne de La France insoumise, populaire dans la cité phocéenne.
Un déplacement hautement stratégique dans un lieu relativement favorable. Dans le cadre des élections européennes, Manon Aubry et Jean-Luc Mélenchon sont attendus à Marseille (Bouches-du-Rhône) ce jeudi 23 mai. Au cours de cette visite dans la cité phocéenne, la tête de liste LFI et le leader du mouvement, également candidat, à une place non-éligible, prendront la parole, à l’occasion d’un meeting.
Pour s’adresser aux marseillais, les Insoumis ont choisi une salle située dans les quartiers nord, dont les habitants sont plutôt en accord avec les propositions du mouvement.
Une ville plutôt réceptive aux idées de LFI
Le choix du quartier et de la ville en général n’est pas le fruit du hasard pour La France insoumise, dont la campagne peine à décoller parmi les candidatures de gauche. Selon le dernier baromètre OpinionWay pour CNEWS, Manon Aubry obtiendrait 8% des voix le 9 juin prochain, loin derrière Raphaël Glucksmann (14%) et légèrement devant Marie Toussaint (6%).
En effet, Marseille est l’un des fiefs du mouvement dirigé par Jean-Luc Mélenchon. Sur les sept députés représentés dans la cité phocéenne, trois sont issus de La France insoumise.
Les électeurs de la ville avaient même largement soutenu Jean-Luc Mélenchon lors de l’élection présidentielle en 2022. Celui-ci avait terminé en tête du premier tour avec 31,1% des suffrages.
Gaza au cœur du programme
Lors de cette campagne des européennes, La France insoumise a largement axé son discours sur la situation dans la bande de Gaza. Afin d’accentuer cette parole, le mouvement a décidé de présenter en septième position la juriste franco-palestinienne Rima Hassan. Cette dernière sera d’ailleurs présente ce jeudi avec Manon Aubry et Jean-Luc Mélenchon.
En plaçant Rima Hassan à cette place, éclipsant parfois la tête de liste, La France insoumise espère s’assurer un seuil minimum de 7% des voix, afin de lui permettre de faire son entrée au Parlement européen, et de continuer de porter un combat cher aux élus de LFI et d'une partie de son électorat.
Une ligne portée fièrement par Manon Aubry. «Je suis fière que nous portions la voix de la paix dans cette campagne», déclarait-elle le 13 mai dernier sur CNEWS.
Depuis plusieurs semaines, les représentants de La France insoumise se sont d’ailleurs fait remarquer pour leur présence dans les nombreux blocages d’universités par des étudiants pro-palestiniens. Un soutien qui a énormément agacé d’autres candidats aux européennes, notamment François-Xavier Bellamy, tête de liste LR, qui avait accusé LFI de faire «de la récupération politique».
Les jeunes intéressés par LFI
Si la liste menée par Manon Aubry peine à décoller, elle attire cependant l’attention chez les jeunes. En effet, selon le dernier sondage OpinionWay pour CNEWS, 15% des 18-24 ans envisagent de voter pour LFI le 9 juin prochain.
Concernant cette catégorie d’âge, seul Jordan Bardella, tête de liste RN, fait mieux ( 26%). Du côté des 25-34 ans, ils sont 9% à vouloir soutenir Manon Aubry. Un score bas qui s’explique notamment par la forte popularité d’une autre liste de gauche, celle de Raphaël Glusckmann, tête de liste pour le Parti socialiste et Place-publique, qui obtiendrait 19% des votes provenant de cette tranche d’âge.
Manon Aubry pourrait cependant bénéficier d’une forte mobilisation des soutiens de son mouvement. En effet, 71% des personnes sondées proches de LFI déclarent vouloir soutenir la candidate de leur famille politique.