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24 Heures Chrono, une série ancrée dans l’actualité

Affiche coréenne de 24 heures chrono[CC/Lordcolus]

Le président américain est en danger ? Los Angeles pourrait être la prochaine cible de terroristes islamistes ? Une menace nucléaire plane sur les Etats-Unis ? Une seule solution, rapide et efficace : Jack Bauer. En huit journées de travail (huit saisons de la série 24 heures chrono), il aura sauvé son pays d’immenses menaces. Retour sur la série, alors que la chaîne Fox vient de confirmer son retour pour 2014.

 

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Jack Bauer, interprété par Kiefer Sutherland, est le Bruce Willis du nouveau millénaire. Héros de la série 24 heures chrono, cet agent spécial de la cellule anti-terroriste doit faire face aux menaces qui planent sur les Etats-Unis et la planète.

 

Un suspense en temps réel

Diffusée aux Etats-Unis pour la première fois en novembre 2001, la série secoue le petit écran par son concept novateur : le temps réel. En effet, les vingt-quatre épisodes d’une saison représentent les vingt-quatre heures d’une seule et même journée. En proposant une adéquation quasi parfaite entre le temps de la narration et le temps de l’épisode, 24 heures chrono s’inspire parfaitement du phénomène de la télé-réalité. Avec un tel rythme, le risque était de tomber dans la banalité du quotidien. Mais l’effet est tout autre. En axant la série sur l’action, le temps réel renforce la tension. Rebondissements et suspense s’enchaînent tout au long de chaque épisode.

Mais si l’histoire se révèle souvent complexe, la réalisation permet de suivre facilement les intrigues. En utilisant plusieurs fois dans un épisode la technique du split screen (écran partagé), le téléspectateur peut ainsi apercevoir au même moment chacun des protagonistes dans la situation où il a été laissé. Autre choix judicieux : celui du feuilleton. « En choisissant le feuilleton, c’est-à-dire un épisode qui reprend exactement là où le précédent s’est arrêté, le téléspectateur est en permanence tenu en haleine », souligne Marjolaine Boutet, auteure du livre Les séries pour les nuls.

 

Vidéo : Kiefer Sutherland dans la saison 2 de 24 heures chrono

 

 

Un homme de devoir                                                                                   

Jack Bauer a séduit le public immédiatement. Dès les premières minutes du tout premier épisode, le téléspectateur découvre un personnage hors normes dans un contexte particulièrement tendu. Dans les dernières minutes de l’épisode, le téléspectateur n’a qu’une hâte : connaître la suite. Il est accroché, fan de l’agent de la Cellule antiterroriste de Los Angeles. « Les gens l’aiment parce que c’est un homme de devoir qui reste fidèle à ses convictions. Il apporte de la sécurité et du bonheur à un maximum de personnes », explique Pierre Sérisier, auteur du blog Le Monde des séries. « Il ne change pas d’idée, même si les événements changent .» En effet, pendant huit saisons, Jack Bauer n’a eu qu’un objectif : sauver son pays. « C’est un héros altruiste. Toutes ses actions sont justifiées par le fait de sauver son idée des Etats-Unis. Il est même prêt à aller à l’encontre du Président quand celui-ci est corrompu », commente Marjolaine Boutet. Pour Pierre Sérisier, « ce n’est pas uniquement un patriote, il a un caractère universaliste. Il est le défenseur du bien-être de ses semblables. Et il pousse l’abnégation jusqu’au sacrifice ». « Il est prêt à se sacrifier lui-même. Quand le Président le livre aux Chinois pour le tuer, il accepte », ajoute Marjolaine Boutet.

 

Vidéo : Interview de Kiefer Sutherland à l’occasion de la sortie de 24 heures chrono : Rédemption       

 

 

Un côté tragique

Jack Bauer est face à un destin dramatique. Il perd sa femme dans la première saison, sa fille s’éloigne de lui... « Il a tout du héros tragique. Au fur et à mesure qu’il se bat pour le bonheur des autres, son malheur grandit », analyse Pierre Sérisier. « Il a un côté martyr qui crée l’empathie. La perte de sa femme justifie quasiment toutes ses pratiques», renchérit Marjolaine Boutet. Il a beaucoup été reproché à Jack Bauer et à la série de banaliser l’usage de la torture. Oui, Jack torture, tue, emploie des méthodes pour le moins radicales, mais c’est parce qu’il n’a pas le choix. « C’est un personnage qui torture parce qu’il est torturé. Dans sa logique, il n’a pas d’autre solution. Il est prêt à tous les sacrifices », précise Marjolaine Boutet. « Il a recours à des extrémités que la morale réprouve parce que la base de son action repose sur la maxime “la fin justifie les moyens” », décrit Pierre Sérisier. « Il est dans une démarche utilitariste, il ne fait pas ça par plaisir ». De plus, comment ne pas adhérer à ses idées alors qu’il détient toujours la solution ? « Il a un temps d’avance, a les bonnes intuitions et il fait ce qu’il faut faire même s’il est seul contre tous », explique Marjolaine Boutet.

 

Vidéo : Bande-annonce de la saison 7 de 24 heures chrono

 

 

Une série ancrée dans l’actualité

Outre le concept novateur, le succès de la série repose également sur un scénario souvent en phase avec les événements mondiaux. « Tournée quelques mois plus tôt, la série est sortie aux Etats-Unis juste après les attentats du 11-Septembre, note Marjolaine Boutet. Elle s’est donc inscrite dans une Amérique inquiète, qui a pris conscience de la réalité de la menace terroriste ». Après avoir combattu, dans la première saison, d’anciens chefs de guerre serbes, Jack Bauer s’attaque dans la deuxième saison au terrorisme islamiste en pleine guerre d’Irak. Si la série se revendique apolitique, il est difficile de ne pas lire dans le scénario certains commentaires sur la vie politique américaine.

Cet écho à l’actualité a renforcé le succès de la série, tout comme son effet prémonitoire. Après avoir prévu la menace terroriste, la série a ouvert l’éventualité de l’élection d’un premier président américain noir avec le personnage de David Palmer, interprété par Dennis Haysbert. Si les raccourcis sont un peu faciles, les ressemblances entre les deux hommes sont néanmoins troublantes – symboles tous deux de sécurité, de fermeté mais aussi d’humanité. La série a-t-elle eu un effet dans l’élection d’Obama ? Sait-on jamais. En tout cas pour Marjolaine Boutet, si « David Palmer avait préfiguré Obama, peut-être qu’Allison Taylor, présidente dans la saison 7, présage pour la prochaine élection l’entrée d’une femme à la Maison Blanche ».

 

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