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Iran et Syrie: les pays émergents appellent au dialogue

Les cinq grands pays émergents du bloc des "Brics", qui veulent asseoir leur influence diplomatique, ont unanimement estimé jeudi lors d'un sommet à Delhi que seul le dialogue pouvait résoudre la violence en Syrie et la crise avec l'Iran sur son programme nucléaire controversé.[AFP]

Les cinq grands pays émergents du bloc des "Brics", qui veulent asseoir leur influence diplomatique, ont unanimement estimé jeudi lors d'un sommet à Delhi que seul le dialogue pouvait résoudre la violence en Syrie et la crise avec l'Iran sur son programme nucléaire controversé.

Les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du sud ont également plaidé pour la création d'une nouvelle banque de développement, contrepoint aux institutions financières occidentales.

"Nous sommes d'accord sur le fait qu'une solution en Syrie et en Iran peut seulement être trouvée via le dialogue", a annoncé le Premier ministre indien Manmohan Singh, lors de la déclaration finale du quatrième sommet de ce groupe.

Le bloc des Brics, qui totalise 40% de la population mondiale, cherche à transformer sa force économique croissante en influence diplomatique, en dépit des profils et des intérêts différents des cinq pays.

La "déclaration de Delhi" sur laquelle se sont entendus les cinq pays évoque leur "profonde préoccupation à l'égard de la situation en Syrie" et appelle à "la fin immédiate de toute violence et des violations des droits de l'homme dans ce pays". Le texte évoque en outre le soutien unanime du bloc au plan de règlement pacifique de l'émissaire international Kofi Annan.

La Russie et la Chine, deux grands alliés de Damas qui ont exercé leur droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU, se sont opposés à l'usage de la force ou à toute intervention étrangère pour résoudre le conflit en Syrie ou la crise avec l'Iran.

Les violences en Syrie ont fait entre 9.000 et 10.000 morts en un peu plus d'un an, selon l'ONU.

Les dirigeants ont également appelé à éviter toute escalade dans la crise avec l'Iran, jugeant que "les conséquences désastreuses qui en découleraient se sont dans l'intérêt de personne".

"L'Iran a un rôle crucial à jouer dans le développement pacifique et la prospérité d'une région ayant un fort intérêt économique et politique et nous voulons que l'Iran y joue son rôle en tant que membre responsable de la communauté internationale", selon la déclaration finale.

Les Brics, dont le nom est né en 2001 sous la plume d'un économiste de la banque d'investissement Goldman Sachs pour désigner des pays connaîssant une forte croissance, ont aussi plaidé pour la création d'une banque visant à financer des projets d'infrastructure et de développement. Selon la déclaration, les ministres des Finances des cinq pays vont examiner "la faisabilité et la viabilité" d'une telle proposition.

Cette idée avait déjà été débattue sous le nom de "South-South Bank" ou "Brics Bank". "Ce serait un outil financier très puissant pour améliorer les possibilités commerciales et peut-être une étape majeure pour soutenir l'Union européenne dans ses efforts pour surmonter la crise financière", avait souligné mercredi le ministre brésilien du Commerce, Fernando Pimentel.

Même si leurs échanges commerciaux sont en pleine expansion, le ministre indien du Commerce, Anand Sharma, a estimé qu'ils étaient encore loin de ce que l'on pouvait espérer d'un groupe réunissant 40% de la population mondiale. "Il y a un large potentiel de croissance inexploité pour le commerce entre pays des Brics et pour l'investissement (...) qui faciliterait la croissance économique à un moment où l'économie mondiale est frappée d'incertitude", a-t-il déclaré à la veille du sommet.

Leurs échanges commerciaux ont bondi l'an dernier de 28% pour atteindre 230 milliards de dollars.

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