Favoriser l'accouchement à domicile, éviter le recours à l'anesthésie péridurale, limiter les césariennes au strict nécessaire. Telles sont quelques unes des recommandations d'éminentes institutions pour réduire le déficit du National Health Service, la "sécu" britannique.
Les recommandations du Collège Royal des Obstétriciens et Gynécologues, du Conseil royal des sages-femmes et de l'Administration nationale des naissances étaient destinées aux praticiens, mais les réactions qu'elles ont suscitées devraient retarder leur application immédiate, relate le Daily Mail.
Selon ce document, l'hospitalisation ne devrait pas être envisagée comme la solution systématique à mettre en oeuvre pour accoucher : les autres possibilités - comme l'accouchement à domicile ou dans des centres spécialisés animés par des sages-femmes - peuvent être proposées pour les grossesses non pathologiques.
Par ailleurs, les auteurs de la recommandation estiment que la surmédicalisation de l'accouchement (péridurale, épisiotomie, césarienne superflue) ralentit la remise sur pieds de la mère et peut empêcher l'allaitement maternel.
Ces propositions ont déclenché une levée de boucliers. Ces préconisations n'obéissent qu'à des préoccupations économiques, dénoncent les opposants. Refuser de mettre à la disposition des femmes qui accouchent les moyens efficaces de lutter contre la douleur, serait en outre absurde. Enfin, les conditions de sécurité ne seraient pas pleinement assurées dans le cas des accouchements à domicile ou dans des centres ad-hoc animés par des sages femmes.
Le débat semble inévitable. Mais les auteurs de ce rapport pourront s'appuyer sur la popularité croissante de l'accouchement naturel, en faveur duquel s'est engagé notamment "l'Übermodel" Gisele Bündchen sur son blog.0
On estime qu'en France, le coût d'un accouchement à domicile est environ dix fois inférieur à celui d'un accouchement à l'hôpital. Encore confidentielles, de nouvelles pratiques se développent, incarnées par exemple par l'apparition des "doulas", des femmes qui accompagnent d'autres femmes pendant leur grossesse et leur accouchement, mais dont la pratique n'est pas officiellement reconnue.