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Visite historique du patriarche russe en Terre sainte

Kirill 1er.[ALEXANDER NEMENOV / AFP]

Le patriarche a commencé vendredi à Jérusalem une visite historique de six jours en Israël et dans les Territoires palestiniens, la première depuis qu'il a été intronisé comme chef de l'Eglise orthodoxe russe en 2009.

Kirill 1er, 65 ans, a été accueilli à la porte de Jaffa, la célèbre entrée de la Vieille ville, par les chefs des Eglises chrétiennes locales, dont le patriarche latin (catholique romain) Fouad Twad, et diverses personnalités.

Il s'est ensuite rendu à la basilique du Saint-Sépulcre, lieu de la crucifixion et de la résurrection du Christ selon la tradition, où l'attendaient des centaines de pèlerins russes, dans une odeur d'encens brûlé par les commerçants du Quartier chrétien.

Le patriarche de Moscou et de toute la Russie est l'hôte du patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem, Théophilos III, qui dirige la principale communauté chrétienne de Terre sainte. Son prédécesseur Alexis II avait visité la région début 1991.

"En termes religieux, c'est la plus importante visite (en Israël) depuis le pape Benoît XVI" en 2009, a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor.

Au cours de son séjour, le patriarche russe visitera les principaux sites chrétiens: le Saint-Sépulcre et le Mont des Oliviers à Jérusalem-Est, la basilique de la Nativité à Bethléem (Cisjordanie), Nazareth et le lac de Tibériade, en Galilée, dans le nord d'Israël.

Il se rendra également au mémorial de la Shoah de Yad Vashem à Jérusalem.

Le patriarche Kirill, qui connaît bien la Ville sainte, sera reçu samedi par le dirigeant de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Bethléem et par le président israélien Shimon Pérès dimanche à Jérusalem.

Même s'il s'agit d'une première, cette visite est essentiellement symbolique, l'Eglise orthodoxe russe ayant exclu "tout aspect politique". Elle est placée sous le signe de la paix", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'Eglise orthodoxe russe, le père Alexandre Volkov.

La Russie --dont le président Vladimir Poutine a visité Israël et les Territoires palestiniens en juin 2012-- cherche néanmoins activement aujourd'hui à se poser comme la protectrice des chrétiens d'Orient, une minorité insécurisée par l'islamisme et poussée à l'exode, et étendre son influence.

Sergueï Ivanovich, 58 ans, qui a émigré de Russie en Israël avec sa femme et sa belle-mère juives, attendait l'arrivée du patriarche avec impatience.

"Je suis chrétien orthodoxe et j'attends avec impatience de recevoir le patriarche et de prier avec lui à la messe au Saint-Sépulcre et à l'église (russe) d'Ein Kerem", a affirmé à l'AFP cet habitant de Kiryat Yovel, un quartier juif de Jérusalem.

"Il y a des dizaines de milliers de Russes qui veulent accueillir le patriarche et assister à la messe avec lui. Nous craignons tous qu'il n'y ait pas la place pour poser un pied dans l'église pour prier avec lui, je m'attends à ce que ce soit bondé comme à Pâques", a-t-il ajouté.

Il n'y a pas de statistiques fiables sur la communauté chrétienne russophone en Israël, mais selon diverses sources locales, elle s'établirait à quelque 250.000 à 300.000 fidèles. Plus d'un million de personnes ont émigré de l'ex-URSS en Israël dans les années 1990.

"Les chrétiens russes en Israël sont réticents à manifester leur foi de peur d'être renvoyés en Russie. En outre, ils ont grandi dans la société communiste de l'Union soviétique, et n'accordent pas beaucoup d'intérêt à l'identité religieuse, mais se préoccupent que l'on prie pour eux au moment de la mort", a expliqué à l'AFP le père Romanos Radwane, considéré comme leur père spirituel.

La communauté d'origine russe gagne en tout cas en visibilité et en puissance sur le terrain au sein du monde orthodoxe de Terre sainte.

Quant aux pèlerins russes, ils étaient déjà très nombreux à venir à Jérusalem avant la Révolution bolchevique de 1917.

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