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Irak : au moins 23 morts dans l'attentat

Des membres de la milice Sahwa, photographiés en août 2010 dans le nord de l'Irak [Mahmud Saleh / AFP/Archives] Des membres de la milice Sahwa, photographiés en août 2010 dans le nord de l'Irak [Mahmud Saleh / AFP/Archives]

Un attentat suicide contre les Sahwa, une milice irakienne en lutte contre Al-Qaïda, a fait au moins 23 morts lundi dans la périphérie de Bagdad, au lendemain d'un assaut meurtrier contre le quartier général de la police de Kirkouk (nord).

L'attaque a fait 20 morts du côté des Sahwa et trois du côté de l'armée, selon des données collectées auprès de trois hôpitaux de la région de Taji, une bourgade située à 25 km au nord de Bagdad. En outre, 44 personnes ont été blessées.

D'autres sources ont donné un bilan plus élevé, sans qu'il ait été possible de le vérifier.

Les Sahwa, une milice créée en 2006 par des chefs tribaux pour contrer Al-Qaïda dans les régions sunnites, étaient en train de toucher leur salaire près d'une base militaire lorsqu'un kamikaze a fait exploser la charge qu'il portait sur lui.

Selon le maire de Taji, Raad Fayçal Abbas, interrogé par l'AFP, des sunnites et des chiites se trouvaient parmi les Sahwa visés. "C'est la pire attaque que ma ville ait connue ces deux dernières années. C'est affreux. Les victimes sont toutes des jeunes qui voulaient servir leur pays", s'est-il lamenté.

"Notre ville souffre d'une situation instable. Les Sahwa connaissent tout le monde, ils contrôlent tout. Ils sont indispensables", a-t-il ajouté.

La semaine dernière, le gouvernement de Nouri al-Maliki avait justement décidé de faire passer le salaire mensuel des quelque 41.000 Sahwa d'Irak de 300.000 dinars (environ 250 dollars) à 500.000 dinars (quelque 416 dollars).

Cette mesure, combinée à la libération de 3.000 prisonniers, visait à apaiser les sunnites qui manifestent depuis fin décembre dans les régions où ils sont majoritaires pour dénoncer leur "marginalisation" et réclamer le départ de M. Maliki, un chiite.

"L'armée est responsable"

L'attaque de Taji n'a pas été revendiquée, mais les insurgés sunnites, dont Al-Qaïda en Irak, mènent régulièrement des opérations de représailles contre les Sahwa mais aussi contre l'armée, la police et les responsables politiques qui leur sont hostiles.

Pour Ali Khalaf, un Sahwa blessé dans l'attentat, "l'armée est responsable".

"D'habitude, quand nous allons toucher nos salaires dans la base, l'armée nous laisse entrer après nous avoir fouillés. Mais aujourd'hui, les soldats nous ont laissés dehors. C'est là que l'attaque a eu lieu", a-t-il raconté à l'AFP depuis son lit d'hôpital.

Un homme regarde la carcasse d'une voiture piégée lancée contre le quartier général de la police à Kirkouk, le 3 février 2013 [Marwan Ibrahim / AFP]
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Un homme regarde la carcasse d'une voiture piégée lancée contre le quartier général de la police à Kirkouk, le 3 février 2013
 

Selon lui, nombre de victimes ont succombé parce que les soldats ne sont pas allés à leur secours de peur d'une deuxième explosion.

L'attentat de Taji survient 24 heures après une attaque meurtrière qui a endeuillé Kirkouk (nord): dimanche matin à l'heure de pointe, au moins 30 personnes ont été tuées et 88 autres blessées dans un attentat à la voiture piégée suivi d'un assaut d'hommes armés de grenades contre le quartier général de la police de cette ville multi-ethnique.

Et dans la nuit de dimanche à lundi, toujours à Kirkouk, quatre hommes installés dans une caravane près d'un générateur dont ils étaient chargés de surveiller le fonctionnement ont été tués par des hommes armés.

Kirkouk, une ville de 1,4 million de personnes où cohabitent Arabes, Kurdes et Turcomans, est située à la lisière du Kurdistan irakien et revendiquée par la province autonome comme par le gouvernement central. C'est d'ailleurs dans cette dispute qu'observateurs et diplomates voient, à terme, la plus grande menace pour la stabilité de l'Irak.

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