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Présidentielle en Iran : qui après Ahmadinejad ?

Photo provenant du site du guide suprême iranien Ali Khamenei montrant ce dernier s'exprimant à Téhéran, le 4 juin 2013 [- / Site d'Ali Khamenei/AFP]

Ils sont huit à vouloir succéder à Ahmadinejad. Mais, quel que soit le vainqueur de l’élection présidentielle iranienne, qui se tiendra le 14 juin prochain, la politique du pays devrait rester la même. Car, si le scrutin se veut démocratique, il est en vérité quadrillé par le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Ce dernier souhaite éviter le soulèvement post électoral de 2009, où le pouvoir fut accusé de fraude électorale.

Les huit candidats ont donc été triés sur le volet et validés par le Conseil des gardiens de la Constitution. Et l’heureux élu aura la lourde tâche de sortir le pays de la double crise économique et politique qu’il traverse.

 

Les conservateurs majoritaires

Depuis deux ans, le gouvernement est isolé. Après avoir été installé par le Guide suprême, Mahmoud Ahmadinejad est entré en conflit avec lui et a perdu tout pouvoir. Son successeur aura donc à cœur de rétablir la fonction présidentielle devenue stérile.

L’autre défi qui attend le président est la situation économique du pays. Touché par des sanctions internationales, l’Iran se trouve dans l’incapacité de vendre ses propres ressources naturelles comme le pétrole.

La monnaie locale, le rial, s’en trouve fort dépréciée et l’inflation ne cesse d’augmenter, atteignant 30 % cette année. Des huit candidats, les favoris pour relever ses défis semblent être Saïd Jalili et Mohammad Ghalibaf, tous deux conservateurs.

Mais le centriste Hassan Rohani, proche des réformateurs, pourrait jouer les trouble-fête. «Le camp de la droite «dure» est divisé, estime Karim Pakzad, chercheur à l’IRIS. Les voix des conservateurs pourraient s’éparpiller parmi quatre candidats.»

 

Nouveau visage, même politique ?

La victoire d’un candidat non conservateur serait une énorme surprise et une déception pour le Guide suprême. Le régime a en effet tout fait pour verrouiller le scrutin. En mai dernier, il invalidait la candidature de l’ancien président Hachemi Rafsandjani, pourtant ultrapopulaire, sur des critères totalement subjectifs. «Avec Rafsandjani, le Guide aurait pris le risque d’avoir un président puissant, libre et audacieux, explique Karim Pakzad, pour qui le prochain président sera “très faible”.»

Néanmoins, même si la politique du pays devrait s’inscrire dans la continuité, on peut s’attendre à une légère évolution. Acculé par les sanctions internationales, le pouvoir pourrait prendre quelques mesures pour faire baisser la tension.

Des concessions sur le nucléaire, seule véritable monnaie d’échange pour l’Iran, sont notamment attendues, contre une pression amoindrie de la part de l’Occident. La situation en Syrie peut également faire

réfléchir le pouvoir iranien. En s’isolant de plus en plus, il risque de ne pas pouvoir faire face à une éventuelle révolte qui viendrait de l’intérieur. Ce nouveau mandat sera donc peut-être celui de l’apaisement.

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