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Kosovo : un geste symbolique pour illustrer la détente

A Mitrovica, des ouvriers retirent une barricade installée il y a trois ans pour empêcher l'accès des Kosovars albanais, le 18 juin 2014 [str / AFP] A Mitrovica, des ouvriers retirent une barricade installée il y a trois ans pour empêcher l'accès des Kosovars albanais, le 18 juin 2014 [str / AFP]

Les Serbes du Kosovo ont enlevé mercredi matin une barricade installée il y a trois ans pour empêcher l'accès des Kosovars albanais dans la partie serbe de la ville divisée de Mitrovica, un geste hautement symbolique qui illustre une détente dans les relations entre les deux communautés.

 

Haute de deux mètres, cette barricade, un remblai renforcé de blocs de béton, était installée depuis juillet 2011 à la sortie serbe du pont qui enjambe la rivière Ibar, frontière naturelle entre la partie serbe et albanaise de cette ville.

Elle a été enlevée tôt dans la matinée à l'aide d'un bulldozer, a rapporté une journaliste de l'AFP.

La barricade avait été érigée pour marquer le refus des Serbes de reconnaître les autorités de Pristina, qui ont proclamé unilatéralement en 2008 l'indépendance du Kosovo de la Serbie.

Dans la journée la circulation routière sur le pont se déroulait sans encombre et sans incident.

Le maire de la partie serbe de Mitrovica, Goran Rakic, a annoncé la construction d'un "parc de la paix" à proximité de l'endroit où se trouvait la barricade, ajoutant que "partout dans le monde les ponts sont construits pour unir les gens".

"Nous tendons la main à nos voisins albanais, dans l'espoir qu'ils ne vont pas interpréter notre geste comme un signe de faiblesse et qu'ils ne vont pas abuser de notre confiance", a déclaré M. Rakic dans un communiqué.

"Au lieu de monter la garde éternellement, nous pensons qu'il est mieux que nos enfants jouent ensemble dans ce parc", a-t-il ajouté.

Sous la houlette de l'Union européenne, la Serbie et le Kosovo ont conclu en avril 2013 à Bruxelles un accord historique visant à la normalisation de leur relations, mises à mal par le conflit serbo-kosovar de 1998-99 et par la proclamation d'indépendance que Belgrade refuse de reconnaître.

Depuis, encouragés par Belgrade, les 120.000 Serbes du Kosovo, mais surtout les 40.000 d'entre eux qui vivent dans le nord - région limitrophe de la Serbie, où ils sont majoritaires et où Pristina n'exerce pratiquement aucun contrôle -, ont donné plusieurs signes encourageants à l'égard de Pristina, comme début juin, lorsqu'ils ont participé pour la première fois à des élections législatives kosovares.

Le Premier ministre kosovar, Hashim Thaçi, a salué l'enlèvement de la barricade estimant qu'il s'agissait d'une conséquence logique de la mise en œuvre de l'accord de Bruxelles.

Dans la partie serbe de Mitrovica, la décision des autorités locales ne faisait toutefois pas l'unanimité parmi les Serbes.

"Nous n'avons plus de protection maintenant", a dit Dragoslav Vicentijevic, un retraité.

"Je me sentais bien plus en sécurité lorsque la barricade était en place", a renchéri Danijela, une économiste qui a refusé de dévoiler son nom de famille.

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