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Ukraine : l'UE durcit ses sanctions contre Moscou, combats intenses dans l'Est

Un homme armé du bataillon de défense Lougansk-1 contrôle les véhicules à un barrage près de Lisichansk, le 28 juillet 2014 [Genya Savilov / AFP]
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L'Union européenne doit passer mardi à la vitesse supérieure dans les sanctions visant la Russie, accusée de soutenir la rébellion ukrainienne, contre laquelle Kiev livre d'intenses combats dans l'Est.

 

Mardi matin à Bruxelles, les ambassadeurs des 28 Etats membres de l'UE doivent décider de sanctions économiques d'envergure contre la Russie: accès aux marchés financiers, ventes d'armes, technologies sensibles dans le domaine de l'énergie et biens à double usage militaire et civil.

Confirmant que l'escalade se poursuit au niveau international, les dirigeants français François Hollande, américain Barack Obama, allemand Angela Merkel, britannique David Cameron et italien Matteo Renzi ont réaffirmé lundi leur "intention d'adopter de nouvelles mesures" contre la Russie. Ils se sont dits favorables à des "sanctions coordonnées" contre la Russie, accusée de "continuer à livrer des armes" aux séparatistes dans l'est de l'Ukraine.

Sur le terrain, les forces ukrainiennes se sont lancées lundi à l'assaut de points stratégiques tenus par les insurgés prorusses près du site au-dessus duquel a été abattu l'avion malaisien, livrant de durs combats qui ont empêché les experts néerlandais et malaisiens d'accéder aux débris de l'appareil.

- 'Crime de guerre' -

Les forces loyalistes ont pris le contrôle d'une partie de la zone où le Boeing de la Malaysia Airlines s'est écrasé, suscitant aussitôt les foudres de Moscou, l'ambassadeur russe aux Nations unies Vitali Tchourkine accusant Kiev de violer la résolution 2166 du Conseil de sécurité. L'ONU a réclamé une enquête "rapide, minutieuse, efficace et indépendante" sur cette tragédie, qui selon elle s'apparente à "un crime de guerre".

L'intensification des combats rend encore plus difficile l'arrivée d'experts étrangers sur les lieux du drame, où il reste toujours des débris de l'appareil ainsi que des fragments de corps.

"Les chances ne sont pas très grandes" que toutes les dépouilles et tous les effets personnels retournent aux Pays-Bas, a admis lundi le chef de la police néerlandaise Gerard Bouman.

Lundi matin, un convoi d'une vingtaine de voitures y compris celles de la presse escortées par les rebelles avait quitté dans la matinée Donetsk en direction de cette zone située à une soixantaine de kilomètres plus à l'est. Mais les policiers et les experts médicaux-légaux ont finalement fait demi-tour, des explosions ayant été entendues non loin d'eux. Dimanche, les experts avaient déjà renoncé à aller sur place.

Sur le plan militaire, Kiev a affirmé que ses soldats étaient entrés à Chakhtarsk et à Torez, à l'est de Donetsk, près de l'endroit de la catastrophe, et avaient repris la colline de Savour-Moguyla, tout près de là.

Les rebelles ont démenti la prise de Savour-Moguyla, mais le numéro deux du gouvernement séparatiste de la République autoproclamée de Donetsk, Vladimir Antioufeev, a reconnu que "les Ukrainiens avaient pris possession d'une partie du territoire du crash".

 
 

- 1.110 morts -

Selon l'ONU, qui a dénoncé l'utilisation d'armes lourdes des deux côtés, les combats ont fait plus de 1.110 morts en plus de trois mois.

Signe de l'intensité des combats lundi, les forces ukrainiennes ont accusé les séparatistes d'avoir tiré des roquettes Grad sur des habitations de Chakhtarsk.

Le chef militaire des rebelles, Igor Strelkov, a de son côté évoqué la présence de plus de 200 blindés ukrainiens et évoqué "30 morts et blessés" du côté des séparatistes.

Par ailleurs, des observateurs de l'OSCE sont attendus mardi en Russie dans la région de Rostov (sud-ouest), où ils doivent se rendre à deux postes frontière avec l'Ukraine soupçonnés de servir de point de passage pour des armes livrées aux rebelles prorusses.

L'avion malaisien qui assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur a été abattu le 17 juillet, faisant 298 morts. Kiev et les Occidentaux ont presque ouvertement accusé les séparatistes et leurs protecteurs au Kremlin d'être responsables du drame. M. Strelkov a martelé lundi que ni lui ni ses subordonnés n'avaient abattu le Boeing et que les rebelles ne disposaient pas des missiles Bouk montrés du doigt.

Selon le Conseil national de Sécurité et de Défense ukrainien, les données des boîtes noires ont révélé une "décompression" liée à la "forte explosion" d'un missile à fragmentation.

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